Qui ne rêve pas de rouler dans une voiture plus rapide, plus puissante et plus respectueuse de l’environnement ? Et ce, sans avoir à vider son portefeuille en carburant. C’est l’actuelle problématique de tous les constructeurs. Sachez que le downsizing existe aussi dans l’industrie automobile, vous accordant tous ces avantages. Devenu très populaire chez les constructeurs, que veut exactement dire ce terme ? Comment fonctionne cette technologie révolutionnaire ? Retrouvez dans cet article toutes les informations nécessaires pour comprendre ce système de suralimentation.
Sommaire :
Qu’est-ce qu’on entend exactement par downsizing dans l’industrie automobile ?
Sans moteur, le véhicule n’ira nulle part. Sans entrer dans les détails trop techniques, cet élément vital comporte un ou plusieurs cylindres. Leur taille s’exprime généralement en cm3 ou en litres, et correspond au volume balayé par les pistons en mouvement à l’intérieur. Par le passé, il suffisait d’installer une cylindrée importante pour obtenir une puissance élevée. Plus le moteur était grand, plus il produisait de chevaux. C’était la mode, surtout aux États-Unis. Cela implique toutefois une importante consommation de carburant.
Bien qu’une grosse cylindrée puisse rendre le moteur plus agréable à conduire, plus souple et plus puissant. Sur le papier, ç’a l’air génial, mais pas dans la vraie vie. En devenant plus encombrant, le moteur alourdit la voiture et rend la conduite moins agile. Plus il porte beaucoup de cylindrée, plus il nécessite une grande quantité de carburant pour remplir la chambre de combustion. Et la pollution s’ensuit.
Entre-temps, les règlementations environnementales deviennent de plus en plus strictes. Tous les constructeurs automobiles sont donc soumis à des quotas et à des normes à respecter sur les émissions de gaz à effet de serre. D’où le recours à la technologie du « downsizing ».
La technologie downsizing vise en effet à diminuer la cylindrée du moteur afin d’optimiser l’efficacité globale du véhicule. Elle permet aux constructeurs d’offrir une puissance comparable à celle d’un grand moteur atmosphérique, tout en réduisant la consommation en carburant. Cette vidéo décrit en quelques minutes cette pratique.
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À qui s’adresse-t-elle cette technique ?
Pour concilier performance et efficacité énergétique, les constructeurs automobiles se tournent vers le downsizing. Ford a, par exemple, développé son moteur Ecoboost 3 cylindres de 1 litre, remplaçant tous ses gros moteurs.
Par ailleurs, Renault a aussi adapté cette technique avec ses modèles sportifs. Les Renault RS4 embarquaient auparavant un moteur V8 de 4 litres, développant 450 chevaux. Depuis l’avènement de cette tendance, ils fonctionnent désormais avec un V6 de 2,9 litres produisant 480 chevaux. Le moteur a été réduit, mais il tape plus fort que le V8.
Vous l’avez compris ! Le downsizing s’adresse aussi bien aux voitures normales qu’aux voitures sportives. C’est en effet une solution innovante permettant aux véhicules d’être à la fois performants, économes et écologiques.
Comment fonctionne le downsizing du moteur ?
Le downsizing s’est imposé discrètement dans nos automobiles. Cette technique vise à combiner plusieurs technologies en vue d’améliorer les performances d’un moteur thermique, tout en réduisant la cylindrée. Les constructeurs ont donc plusieurs alternatives pour y parvenir, dont la suralimentation ou l’ajout d’injection directe.
La suralimentation
La suralimentation consiste ici à enrichir le mélange explosif de la chambre de combustion avec de l’air comprimé. Deux méthodes sont possibles, dont le recours au turbocompresseur ou au compresseur.
Ils compriment tous deux l’air d’admission. Si les turbos récupèrent l’énergie de l’échappement, le compresseur est entraîné par une courroie reliée au moteur. La combustion du carburant, qui s’enrichit en air, devient alors plus efficace. La voiture gagne en puissance à chaque explosion dans le cylindre.
Quand il s’agit d’augmenter la puissance du moteur sans devoir augmenter la cylindrée, la suralimentation est un choix populaire chez les constructeurs. Qu’un turbocompresseur ou un compresseur soit greffé sur le moteur, cela peut engendrer une plus grande complexité mécanique. Des problèmes de lag peuvent en même temps survenir sur un turbo. Ce dernier reste cependant la technique la plus efficace avec un petit moteur.
L’injection directe
Le downsizing encourage aussi les constructeurs à utiliser des injecteurs plus efficaces pour déclencher une combustion plus forte. L’injection directe leur permet donc de contrôler le dosage et le timing d’apport en carburant pour une meilleure efficacité.
L’utilisation d’une rampe commune pour les injecteurs se traduit par des pressions d’injection plus élevées et uniformes dans chaque cylindre. Ce système conduit alors à une consommation réduite de carburant, ainsi qu’à de meilleures performances, pour une même cylindrée.
L’injection directe permet sans doute un gain de puissance, associé à une consommation réduite de carburant. On obtient donc un meilleur rendement du moteur. À noter cependant que cela intensifiera les émissions de particules fines.
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Est-ce avantageux d’utiliser le downsizing ?
Pour l’industrie automobile, la technologie du downsizing s’accompagne de plusieurs avantages tant pour les conducteurs que pour les constructeurs. Elle apporte en effet des solutions ingénieuses pour soulever les différents défis auxquels les fabricants automobiles sont confrontés.
Avec cette technique, les moteurs deviennent généralement plus petits. Ce qui conduit sans doute à une réduction du poids total du véhicule. Cela ne pourrait qu’être bénéfique pour ses performances. En utilisant un moteur compact, les constructeurs seront en mesure de proposer des voitures légères. Cela leur permet aussi d’offrir un habitacle spacieux.
Un autre avantage notable du downsizing est la réduction de la consommation de carburant. Diminuer la cylindrée du moteur, sans affecter les performances, améliore considérablement le rapport de puissance au litre. Ce phénomène s’explique par le fait que plus la cylindrée est importante, plus il faut du carburant pour créer l’explosion. Conduire une voiture downsizée serait un avantage économique pour les conducteurs. Ils dépenseront moins à la pompe de la station-service.
La réduction de la taille du moteur est surtout appréciée pour son côté écologique. C’est d’ailleurs pour cette raison que les fabricants se tournent vers le downsizing. Les normes d’émissions sont devenues plus strictes dans certains pays, exigeant la réduction significative des émissions de gaz et de polluants atmosphériques.
Les gros moteurs thermiques utilisés dans les voitures neuves sont soumis à des bonus-malus écologique, calculé en g/km. À l’inverse, les moteurs downsizés bénéficient d’un avantage fixé par l’état en produisant moins de CO2. Comme le cas de la prime à la conversion. C’est donc devenu un argument de taille pour certains constructeurs. D’autant plus qu’ils parviennent à respecter ces règlementations, sans pour autant compromettre les performances du moteur.
En termes de performances, le downsizing présente toujours un point positif. Grâce à des technologies telles que l’injection directe ou la suralimentation, les moteurs réduits ne font aucune impasse sur les performances. Ils produisent même une puissance et un couple remarquable, comme le cas constaté avec les citadines modernes. La taille du moteur est certes réduite, mais le véhicule gagne en efficacité et offre une conduite exaltante.
Quelles sont les limites de ce système de suralimentation ?
Les moteurs de tailles réduites ont des limites qui ne doivent en aucun cas être ignorées. Lorsqu’ils roulent à vive allure, ils consomment plus de carburant que les moteurs classiques. Cela semble paradoxal par rapport à ce que nous venons d’expliquer dans les parties précédentes, mais tout a une explication.
À vrai dire, ils sont économiques que lorsque vous conduisez à un rythme modéré. Dans le cas d’une voiture sportive, même si la taille du moteur est réduite, la consommation de carburant reste élevée. L’explication est que le moteur doit tourner plus vite et plus fort. Ce lien entre le style de conduite et la consommation de carburant a effectivement des conséquences environnementales directes. Cela va générer plus d’émission de CO2 et plus de pollution.
Le recours au système de downsizing réduit, entre autres, la durée de vie du moteur. Il est davantage sollicité pour que la voiture soit plus efficace. La pression de la combustion dans le cylindre va également altérer progressivement ses matériaux. Cela mène à de nombreuses personnes à douter de la fiabilité de ces véhicules.
Le downsizing comme seule solution ?
Tant que les constructeurs automobiles peinent à chercher des solutions pour développer des moteurs plus performants, tout en restant écoresponsable. On peut dire que le downsizing aura encore de l’avenir malgré les inquiétudes de certaines personnes, du moins jusqu’à l’électrification de toutes les flottes. Les puristes adeptes de gros moteurs V8 et V12 se plaindront évidemment du manque de bruits, mais il semblerait que la fin d’une ère approche.