La plaque d’immatriculation se digitalise progressivement dans plusieurs pays à travers le monde, y compris la France. Autrefois, il était un simple outil d’identification des véhicules. Aujourd’hui, elle fait l’objet de nombreuses innovations technologiques en évoluant vers une offre de services connectés. Si l’on fait référence au mode paiement sans contact du stationnement, cela dépasse largement son rôle initial.
Un sondage, réalisé en 2022, affiche des résultats éloquents. Environ 79 % des automobilistes interrogés se disent prêts à adopter ce type d’innovation liée à leur plaque d’immatriculation. Si cette appétence se concrétise, notre rapport à la conduite s’en trouverait transformer dans les années à venir. Deux questions émergent alors : dans quelle mesure ces innovations technologiques vont-elles réellement changer nos habitudes d’automobilistes ? Et à quel prix ? Réponse dans cet article.
Sommaire :
Des innovations prometteuses pour faciliter le quotidien des automobilistes
La plaque d’immatriculation quitte progressive sa fonction première, celle d’un outil d’identification du véhicule. Ella va certainement devenir un concentré de technologie, qui agira au service de l’automobiliste moderne.
Plusieurs dispositifs sont pris pour intégrer des services pratiques et activables depuis notre smartphone. La startup Lyf Pay, implantée à Strasbourg, a développé un des modèles les plus avancés. Par le biais de son application mobile, il devient possible de payer son stationnement dans les parkings partenaires, sans sortir de ticket ni de carte bancaire. Il suffit de renseigner son numéro d’immatriculation dans l’application et de se présenter à la borne de sortie. La caméra détecte la plaque et le paiement se fait automatiquement.
Cette innovation permet un gain de temps précieux. Ce que l’on apprécie le plus, c’est la limite de données personnelles communiquées aux gestionnaires de parkings. Selon la firme, elle pense déployer ce dispositif dans d’autres villes de la France et ensuite l’étendre au péage autoroutier.
Lyf a inspiré d’autres acteurs qui travaillent déjà sur des services similaires. L’objectif reste le même : simplifier le quotidien des automobilistes, avec à la clé des questions sur la sécurisation des données. Si cet engouement technophile se confirme, nul doute que nos habitudes seront amenées à évoluer rapidement et à long terme.
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Quand les innovations créent des complications
Derrière cette belle promesse, la transition numérique de la plaque d’immatriculation connaît son lot d’écueils. Certains automobilistes en font les frais et sont contraints de naviguer entre des systèmes technologiques encore défaillants.
C’est le cas de Marie-Laure Ichaniou qui habite à Toulouse ; elle dirige l’association de quartier Chalets-Roquaine. Elle se plaint d’être victime d’une quinzaine de procès-verbaux abusifs, après avoir changé sa plaque d’immatriculation. La raison ? Sa carte grise a été égarée. Elle aurait déposé plusieurs alertes pour signaler le changement aux services municipaux, mais en vain. La mairie se justifie du fait que le système de surveillance n’a pas pris en compte la nouvelle plaque, car il faudra un délai minimum de 15 jours pour cela. Il en résulte des pluies de contraventions sur son véhicule qui est correctement déclaré.
Autre témoignage, celui d’une dame âgée de 75 ans vivant dans le quartier Bonhoure. Cette personne septantenaire s’est vue infliger une amende pour « stationnement illicite ». Or, elle s’était seulement arrêtée le temps de paramétrer son GPS, en quelques minutes. Le problème d’un contrôle automatisé, c’est qu’il ne sait pas discerner certaines situations particulières.
Rien que ces exemples illustrent les limites d’une technologie qui peut entraîner des sanctions arbitraires. Surtout, si elle n’est pas couplée à un minimum de contrôle humain. Cela pose déjà quelques inquiétudes pour ceux qui détractent la « plaque numérique ».
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Ce que le pouvoir public doit faire pour remédier aux éventuels dysfonctionnements
Ces difficultés rencontrées par des usagers montrent que la digitalisation de la plaque d’immatriculation ne peut se faire à n’importe quel prix. Certains points méritent une attention particulière pour garantir une transition numérique fiable et acceptable par le plus grand nombre.
Tout d’abord, les pouvoirs publics ont un rôle à jouer pour mieux informer les conducteurs, lorsqu’il y a de mise à jour effectué ou changement de fond. Chacun doit être au courant des changements, des nouvelles fonctionnalités disponibles et des procédures à suivre. Ainsi, les mauvaises surprises et les contraventions indues seront minimisées.
Par ailleurs, la mise en place de dispositifs d’assistance dédiés semble nécessaire. L’autorité concernée doit penser à des supports téléphoniques ou des chatbots qui permettraient d’accompagner les usagers. Il convient de vérifier les procédures de recours, en cas de litige, pour les rendre faciles.
Ce qu’il faut garder à l’esprit, c’est que l’expertise et la capacité humaine restent indispensables. En effet, le tout automatisé a ses avantages, mais il montre vite ses limites. Des agents compétents pourraient effectuer des contrôles inopinés ou étudier les recours, apportant leur intelligence adaptative qu’aucun algorithme ne saurait égaler. C’est à ce prix que la plaque d’immatriculation numérique pourra pleinement devenir une alliée de l’automobiliste.