Le rallye se pratique à deux. À l’intérieur de voitures de course, deux têtes concourent pour la victoire : le pilote et le copilote. Le pilote se trouve toujours sur le devant de la scène, tandis que son coéquipier travaille dans l’ombre. L’un et l’autre s’appuient mutuellement, mais la performance lors d’un rallye s’avère impossible sans les notes des copilotes. Lorsque vous regardez les vidéos de WRC, vous l’entendez souvent débiter des notes sans même regarder la route.
Sommaire :
Description du copilote de rallye
Le rallye désigne une discipline du sport automobile. Il se compose de plusieurs étapes constituées d’épreuves spéciales et de parcours de liaison sur des routes fermées aux usagers. Durant ces étapes, le pilote conduit la voiture et le copilote s’assure du reste. Ce coéquipier a effectivement le devoir de s’occuper de tout afin que le conducteur puisse se concentrer uniquement à sa tâche.
Celui qui se trouve au volant du véhicule attend beaucoup de son binôme. Entre autres, le copilote devra connaitre précisément le parcours au millimètre près, en particulier les difficultés. Il doit obligatoirement prendre des notes avec des repères pour pouvoir guider avec exactitude le pilote, durant le rallye.
Toute erreur et inattention peuvent s’avérer désastreuses. Un virage à gauche noté à droite, par exemple, conduit le véhicule à une sortie de route simple, voire dangereuse. Une mauvaise prise de note peut faire rater un bon chrono. Il reçoit les indications du pilote lors des reconnaissances pour optimiser la vitesse. Ce membre du team renseigne alors son pilote des particularités sur terrain : virages, appréciations, changement d’adhérence, pièges… Il les couche le plus précisément possible sur papier et les dicte au conducteur lors des épreuves.
L’équipe s’aide d’abréviation et de codes pour que les notes puissent se lire et se comprendre aisément. Le pilote devrait ainsi pouvoir conduire les yeux fermés, grâce uniquement aux directives de son binôme. Être copilote de rallye constitue un métier comme tant d’autres. Une profession unique, pleine de risques, mais peu reconnue.
Rôle du copilote de rallye
Le copilote ne chôme jamais. Son travail commence bien avant que le rallye ait lieu. Cela continue pendant les épreuves et se termine bien après la remise de trophées.
Il s’occupe du volet administratif du rallye. Avant les épreuves, il contrôle les papiers nécessaires pour l’inscription (licence, permis de conduire, carte grise…). Il se charge aussi de lire le règlement et d’envoyer l’engagement aux organisateurs. Il s’enquiert de différents plans comme celui d’assistance des mécaniciens, le plan de mouvement. Il établit également le plan de consommation de véhicule et le plan de reconnaissance du terrain. Le copilote organise l’hébergement de façon stratégique, avant les rallyes et le jour de la course.
L’assistant du pilote prend en plus en charge les volets techniques et organisationnels du rallye. Il gère les reconnaissances. Il s’enquiert du roadbook qui renferme le parcours défini par les organisateurs. Pendant les sessions de découverte des lieux, il prend des notes. Il surveille le timing avec son chrono. Il coordonne le conducteur et l’équipe pour mettre au point la gestion des pneus, l’emplacement de l’assistance, la consommation…
Il s’active spécialement pendant le rallye. Le copilote est responsable de l’itinéraire. Ce membre de l’équipe s’occupe des pointages, du carnet d’infraction, du carnet de route… Il a, notamment, pour rôle de guider le pilote en s’appuyant sur ses notes. Ceci permet à ce dernier de prévoir le parcours et de rouler à une vitesse rapide. Les copilotes doivent, en outre, gérer les horaires et appréhender les problèmes techniques éventuels.
Le copilote ne se repose pas après la course. Il se prépare déjà pour le prochain rallye, ou la prochaine saison. Découvrez Daniel Elena et Sébastien Loeb dans cette vidéo, les nonuples champions du monde.
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Qualités requises pour ce poste
Quelques qualités définissent un bon copilote. Il ne suffit pas d’avoir les compétences requises pour s’asseoir à côté du conducteur lors des courses automobiles.
Un copilote se doit d’abord d’afficher une grande disponibilité. Outre les différentes tâches qui lui incombent, offrir sans temps lui permet de dénicher les programmes importants. Il gagnerait ensuite à être très organisé et ordonné. Sinon, comment pourrait-il se retrouver dans des notes pêle-mêle ?
Un copilote doit également posséder une maîtrise de soi remarquable. Cette capacité s’avère utile pour gérer son stress et pour pouvoir rassurer, motiver et encourager son coéquipier en parallèle. Il doit avoir confiance en sa personne, tout comme en son conducteur.
La moindre hésitation peut devenir fatale. Le copilote se doit de posséder de parfaites conditions générales : sportif, en bonne santé, physiquement, mentalement et moralement. Le copilote ne doit surtout pas être uniquement intéressé par le volet financier. Un copilote professionnel français ne gagne en effet qu’entre 10 % et 15 % de ce que touche le pilote.
Cet interview de Julien Ingrassia, le copilote de Sébastien Ogier durant ses huit sacres en WRC, décrit la base de ses activités.
Devenir copilote de rallye
Devenir copilote de rallye ne s’improvise pas. Il vous faut un savoir-faire qui peut s’acquérir en vous formant. Vous devez effectivement suivre une formation pour devenir copilote. Il faut avoir au minimum 16 ans. Lorsque vous atteignez la majorité, un permis de conduire devient obligatoire.
Trois licences justifient votre aptitude. La première s’intitule la Nationale Junior Auto, destinée aux moins de 19 ans. Elle vous donne la permission d’opérer en tant que copilote. Cette pièce est valide lors de courses officielles, sans toutefois vous permettre de conduire. La seconde se nomme La Régionale Concurrent Conducteur Auto. Cette licence vous autorise à prendre le volant sur les épreuves régionales et à être copilote lors des épreuves nationales. La dernière est la Nationale Concurrent Conducteur Auto. Elle va vous permettre d’accéder aux compétitions régionales et nationales.
Après les trois licences, une autre licence de copilotage auprès de l’Association Sportive Automobile est requise. Vous vous trouvez alors apte à exercer cette fonction complexe, à participer aux compétitions et à pratiquer l’entraînement à l’année.
D’autres exigences viennent ensuite. Il vous faut avoir le bon équipement (combinaison de rallye, casque, chaussures, carnet de notes…). Vous devez vous former aussi aux différents systèmes de prise de notes. Rappelons que les notes constituent des impératifs pour pouvoir guider avec précision le pilote. Le dernier détail, et non des moindres, concerne la maîtrise du langage codé et très spécifique utilisé entre pilotes et copilotes.
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Un métier où la communication et le timing priment
Le copilote doit en somme être en parfaite symbiose avec son pilote. Il s’avère essentiel que le message passe clairement entre ces binômes au fur et à mesure de la progression du parcours. Il doit y veiller continuellement. La victoire repose en grande partie sur ses épaules. Passionné d’automobile, le copilotage peut être pour vous !