Si vous avez vécu le tournant des années 2000, vous avez certainement connu l’apogée du tuning. Des émissions de télé comme Pimp My Ride avec Xzibit, jusqu’à Fast and Furious en passant par le jeu vidéo comme les Need for Speed : Underground, le tuning était partout.
Prendre des véhicules lambda et les transformer en bête de course urbaine a duré quelques années, mais semble s’être évanouie en même temps que Limp Bizkit et le Nu-Metal. Alors, le tuning est-il toujours d’actualité ? Va-t-il renaître de ses cendres ? Est-il vraiment parti ? Nous tenterons de répondre à toutes ces questions. Sachez déjà que dans le monde du camion, la customisation est toujours bien vivante et que de nombreux camionneurs aiment ajouter une Basuri horn ou des LED colorées pour rendre leur outil de travail unique.
Sommaire :
Le tuning est plus vieux que vous ne le pensez
Si dans l’imaginaire collectif, on pense fin des années 90, début 2000, quand on pense au tuning, c’est en réalité une pratique bien plus ancienne. Avant que les voitures japonaises ne se retrouvent avec des couleurs et des graffitis bariolés et que les camions se fassent remarquer avec un Basuri 4.0, on modifiait déjà les véhicules.
Les premières “tuner cars” remontent pratiquement à l’origine de la voiture et il existe des traces de diverses modifications. Par exemple, dans les années 30, lorsque la contrebande d’alcool battait son plein sous la prohibition américaine, les contrebandiers n’hésitaient pas à modifier leur véhicule pour les rendre plus résistants et échapper aux forces de l’ordre.
Plus tard, avec la génération blouson noir de la fin des années 50, la tendance s’est renouvelée avec la naissance des rodéos urbains et de nouveaux véhicules plus extravagants. C’est de cette période que proviennent les “Hot-Rods”, des véhicules aux formes arrondies avec des modifications moteurs à la limite du possible. Il n’était pas rare de voir le moteur dépasser du capot et des dessins de flammes souligner les courbes de ces petits bijoux.
Aux États-Unis, la tendance s’est poursuivie avec les muscle cars dans les années 70. Mustang, Plymouth, Dodge, de nombreuses marques populaires au pays de l’oncle Sam pour leur puissance ont été modifiées. Ces modifications pouvaient venir du constructeur comme la gamme Shelby de Mustang qui offraient des véhicules surpuissants. La plupart du temps, on retrouvait des modifications opérées par des fans de mécanique.
Comment le Japon a mené l’apogée du tuning
Après cette vague américaine qui s’est poursuivie, il est essentiel de se tourner vers le Japon. Suite à la Seconde Guerre mondiale, le pays est en reconstruction, mais après des décennies de misère, les années 80 sont un renouveau pour le pays du Soleil Levant. Un véritable miracle économique se produit et les japonais deviennent des leaders en termes de technologie. Cette expertise trouve naturellement son chemin dans l’automobile.
L’ingénierie japonaise se fait d’abord remarquer par le travail sur des véhicules de pointe de l’époque, comme la Porsche 911, modèle mythique de la marque allemande. Toutefois, il ne faudra pas attendre longtemps avant que Nissan, Mitsubishi ou encore Toyota ne sortent des modèles qui sont aujourd’hui encore très recherchés. La Nissan Skyline, la Toyota Supra et bien d’autres ont marqué le monde de la course automobile de l’empreinte japonaise des années 90 au début des années 2000.
La raison de cet engouement peut s’expliquer par plusieurs facteurs. Tout d’abord, ces véhicules offrent une esthétique que l’on qualifierait aujourd’hui de rétro-futuriste avec un prix plus abordable que les véhicules américains, une conduite souple et surtout des moteurs déjà monstrueux et faciles à booster. La pop culture aidant, ces véhicules que l’on voyait dans des films japonais ou bien dans des mangas comme l’inénarrable GTO (Great Teacher Onizuka) ou bien Initial D, ont vite conquis les USA et le monde dès que la culture américaine s’en est emparée.
De là, Fast and Furious, qui mettait en images de manière romancée la réalité des rodéos urbains de Los Angeles, a fait grand bruit. De fil en aiguille, d’autres films sont sortis, puis des jeux-vidéos qui ont donné le goût du tuning à toute une génération.
Le tuning, ça existe toujours ?
Pour certains, le tuning est mort, car le temps des véhicules aux couleurs fluo avec des accessoires extravagants est révolu. Il est souvent l’objet de moqueries et appelé Jacky Tuning par chez nous. Cependant, le tuning est toujours vivant, il s’est juste renouvelé. Il suffit d’ouvrir TikTok ou Instagram pour voir des passionnés de tuning montrer leur création. Le nouveau tuning s’oriente plus vers la performance avec la modification de supercars et des éléments qui améliorent l’aérodynamisme ou les capacités motrices.
Rappelons que la mode est cyclique même en automobile, il n’est donc pas impossible que nous puissions bientôt assister à un retour en force des peintures irisées et des systèmes audio bien trop forts pour nos oreilles.