Dans l’un des nos articles, nous avions fait le tour de la réglementation encadrant le tuning auto. Il avait été constaté qu’aujourd’hui, un certain nombre de modifications sont tolérées. Si ces personnalisations esthétiques ou techniques permettent d’obtenir la voiture de vos rêves, elles font aussi gonfler la facture. Avant de vous lancer tête baissée dans ces travaux, parfois onéreux, vous devez mesurer leur impact sur la prime d’assurance.
Sommaire :
Les facteurs qui influencent la prime d’assurance
Les compagnies d’assurance tiennent compte de nombreux éléments au moment d’établir le montant de la prime. Elles vont certainement s’intéresser à des caractéristiques techniques comme la puissance du moteur, le type de carburant : essence, diesel, hybride…
Elles prennent note du poids total autorisé en charge qui donne une indication des performances. Tous ces points influeront sur le risque routier. Le profil du conducteur déclaré, en particulier, son âge et son expérience de conduite sont pris en charge.
Par ailleurs, certaines modifications, qu’elles soient de l’ordre esthétique ou performances, peuvent augmenter la valeur marchande du véhicule. Cela entraîne donc une augmentation du prix d’assurance.
Les assureurs considèrent le coût potentiel de remplacement ou de réparation du véhicule modifié. Ce tarif est souvent plus élevé que celui d’un véhicule standard. Le lieu où la voiture est garée et où elle circule fait aussi varier la facturation.
En réalisant un tuning auto, nous augmentons les performances, la valeur du véhicule et potentiellement les risques d’accident. C’est autant de facteurs que l’assureur va réévaluer à la hausse pour ajuster le coût de l’assurance.
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Les modifications qui présentent un risque pour l’assureur
Toutes les transformations apportées à un véhicule n’ont pas le même effet sur la prime d’assurance. Voyons lesquelles sont plus impactées :
Toute augmentation de la puissance du moteur s’accompagne de primes plus salées. Que ce boost soit réalisé par l’ajout d’un turbo ou d’un kit de suralimentation, l’assureur le perçoit comme une source d’accident. Ce qui est également le cas pour le remplacement du pot d’échappement d’origine par une ligne complète dédiée à la performance. Ces modifications peuvent affecter le comportement du véhicule et, dans certaines circonstances, le rendre plus bruyant.
Les personnalisations touchant à la tenue de route du véhicule sont sensibles pour l’assureur. De même, l’installation de suspensions rabaissées de type body kit ou de jantes de grande taille affecte la maniabilité et la sécurité. Ce type de modification est susceptible d’entraîner des comportements imprévisibles sur certaines surfaces. Selon les compagnies d’assurance, c’est un facteur de risque ayant directement un impact sur la prime.
Les assureurs se soucient des modifications esthétiques comme l’ajout d’un gros aileron, d’un kit carrosserie ou la pose d’un covering pour personnaliser la peinture. Bien qu’elles ne présentent aucun effet sur les performances, elles augmentent la valeur du véhicule à assurer.
À chaque type de tuning, il faut s’attendre à une majoration minimum de 10 % sur la prime. Pour les véhicules trop tunées, certaines compagnies appliquent même des malus de l’ordre de 100 %.
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Comment informer son assureur dans le cas d’un tuning auto ?
Une fois les transformations réalisées, il reste une étape incontournable. Celle d’informer votre assureur de tous les changements apportés au véhicule. Cela est essentiel pour la validité du contrat d’assurance. Cela vous permet aussi de garantir une couverture adéquate, en cas de sinistre responsable.
Le Code des assurances est clair sur le sujet. Toute hausse de la valeur du véhicule ou augmentation des performances doit être déclarée sous peine de sanction. Concrètement, vous devez impérativement contacter votre assurance pour lui fournir un descriptif précis de toutes les modifications effectuées.
Ces informations permettront à l’assureur d’ajuster la couverture et, si nécessaire, de rédiger un avenant au contrat. Il importe de garder des preuves comme les factures, le certificat d’homologation, photo. L’assureur peut les demander à tout moment. Il se peut aussi que votre compagnie propose une résiliation de contrat si les tarifs deviennent prohibitifs. La personne garantie par une police d’assurance devra alors envisager de trouver un autre assureur.
Faites toutefois attention aux mauvaises surprises, quand un accident a lieu avec une voiture modifiée et non déclarée. Votre assureur sera en droit de refuser ses garanties et l’indemnisation des dommages. Pire, votre contrat pourra être déclaré nul pour fausse déclaration. Dans certains cas, cela pourrait même entraîner des poursuites judiciaires.
Que faire pour minimiser l’impact du tuning auto sur son contrat ?
Même si elles sont déclarées dans les règles, certaines modifications restent très pénalisantes sur le montant des primes. Voici quelques pistes pour limiter la casse et rouler sereinement avec votre bolide.
Choisir des modifications réversibles
Opter pour des modifications qui peuvent être facilement annulées ou modifiées. Cela vous offre la flexibilité de revenir à la configuration d’origine du véhicule, si nécessaire, pour des raisons d’assurance ou de revente. Par exemple, choisissez des accessoires amovibles ou de systèmes non invasifs.
Comparer les offres des assureurs
Prendre le temps de bien comparer les contrats et les options proposées par différentes compagnies d’assurance automobile est un bon réflexe. Certaines se montrent plus compréhensives que d’autres avec les voitures tunées. Les comparateurs en ligne permettent d’évaluer rapidement plusieurs options.
Négocier un reclassement du véhicule modifié
Discuter avec votre assureur pour reclasser votre véhicule modifié peut parfois aider à réduire la prime. Ceci est particulièrement pertinent si le tuning auto tend à améliorer la sécurité ou la performance du véhicule. Pour autant, la personnalisation n’augmente pas vraiment le risque d’accident.
Accepter une franchise plus élevée
Une franchise plus élevée peut souvent entraîner une réduction de la prime annuelle. Envisagez donc d’augmenter la franchise de votre assurance. Cela signifie que vous paierez plus en cas de sinistre. Cette option peut être particulièrement une solution viable si vous conduisez prudemment. Du coup, il y a peu de risques que vous ayez besoin d’une indemnisation.
Renoncer à certaines garanties (vol, incendie)
Dans certains cas, il faut penser à renoncer à certaines garanties. Cela concerne, entre autres, le bris de glace et l’antivol. Vous réduisez ainsi l’addition finale de manière significative. Toutefois, vous devez bien réfléchir avant de prendre cette démarche parce qu’elle réduit votre couverture, si un sinistre a lieu.
Tuning auto, oui, mais sous conditions
Avant de vous lancer dans la personnalisation du véhicule, vous devez à priori mesurer son impact sur le plan financier. Outre le coût des accessoires et de la main-d’œuvre, la facture risque de s’alourdir, en raison d’une prime d’assurance élevée. Il vaut mieux donc anticiper des majorations potentiellement conséquentes selon les modifications choisies.
Ce que nous vous conseillons, c’est d’avancer à petits pas dans le tuning auto. Commencez par des modifications légères, réversibles et sans effet sur les performances. Cela vous permettra de personnaliser votre véhicule à moindre coût. En prime, vous ne prendrez aucun risque démesuré pour votre permis de conduire ou votre portefeuille.