Autrefois reine des routes françaises, la voiture diesel est aujourd’hui sur la sellette. Entre critiques écologiques, restrictions de circulation et effondrement des ventes, elle semble promise à disparaître. Pourtant, en 2025, son avenir n’est pas aussi tranché qu’on pourrait le croire. Alors, peut-on encore acheter un diesel sans le regretter ? On fait le point.
Sommaire :
Diesel en 2025 : ce qui change vraiment (et ce qui ne change pas)
Contrairement à ce qu’on entend souvent, rouler avec une voiture diesel n’est pas interdit. En 2025, rien n’empêche un automobiliste de circuler avec un véhicule diesel, du moment qu’il respecte certaines conditions. Ce qui a changé, en revanche, c’est le cadre réglementaire, plus fragmenté et localisé qu’avant.
La principale évolution concerne les Zones à Faibles Émissions (ZFE), mises en place dans de nombreuses grandes villes. Dans ces zones, les vieux modèles diesel, souvent immatriculés avant 2005 et classés Crit’Air 4 ou 5, ne sont plus autorisés à circuler. Mais les modèles plus récents, dotés d’une vignette Crit’Air 2, restent acceptés… pour l’instant.
Car cette tolérance pourrait ne pas durer. Plusieurs métropoles envisagent de durcir leurs critères, ce qui pourrait exclure progressivement les diesels, même récents, des centres-villes. En dehors de ces agglomérations, la situation reste bien plus souple : aucun texte national ne prévoit aujourd’hui l’interdiction de circuler en diesel.
Quant à la fameuse date de 2035, elle marque la fin de la vente des véhicules thermiques neufs, diesel comme essence. Elle ne remet pas en cause l’usage des modèles déjà en circulation. Acheter un diesel en 2025 reste donc possible, à condition d’anticiper les évolutions locales.
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Pourquoi certains conducteurs peuvent encore miser sur le diesel
À première vue, le moteur diesel semble dépassé. Pourtant, pour certains conducteurs, il garde tout son sens. Ce n’est plus un choix universel, mais un choix ciblé, qui reste pertinent dans les bons contextes.
Son principal avantage reste sa sobriété. Sur route ou autoroute, un moteur diesel consomme souvent deux à trois litres de moins aux 100 kilomètres qu’un moteur essence. Certains modèles offrent même plus de 1 000 kilomètres d’autonomie sans passer à la pompe. Pour ceux qui roulent beaucoup, c’est un atout de taille.
Il y a aussi le plaisir de conduite. Grâce à un couple moteur plus élevé, les reprises sont plus franches, même avec un véhicule chargé. Le diesel reste ainsi très apprécié pour les utilitaires, les SUV familiaux ou les longs trajets sur route.
Côté budget, le gazole est encore légèrement moins cher que l’essence. Et même si son entretien est plus technique, les moteurs diesel modernes sont connus pour leur robustesse. À condition d’éviter un usage purement urbain, ils peuvent durer longtemps tout en conservant un coût d’entretien raisonnable.
Pour quels profils l’achat d’une voiture diesel reste pertinent ?
Acquérir une voiture diesel aujourd’hui n’a plus rien d’un réflexe. C’est un choix qui doit être aligné avec vos habitudes de conduite.
Si vous parcourez régulièrement de longues distances, notamment sur autoroute, le diesel reste un allié efficace. C’est aussi le cas pour les conducteurs professionnels, comme les artisans ou les techniciens, qui ont besoin d’un véhicule fiable, endurant et adapté aux trajets fréquents.
Les habitants de zones rurales ou périurbaines, souvent éloignés des contraintes des ZFE, peuvent également profiter sereinement d’un diesel récent. Dans ces territoires, il n’y a pas encore de restrictions sévères à craindre.
Enfin, les conducteurs de véhicules imposants, SUV, monospaces, utilitaires, bénéficient du couple moteur et de la consommation optimisée du diesel. En particulier lorsqu’ils roulent chargés ou tractent une remorque.
Dans tous ces cas, le diesel conserve une logique d’usage. Il ne s’adresse plus à tout le monde, mais reste pertinent pour ceux qui roulent beaucoup, loin des grandes villes.
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Acheter une voiture diesel en 2025 : quels risques à anticiper ?
Même bien adapté à votre profil, acheter un véhicule diesel en 2025 n’est pas sans contreparties. Plusieurs points méritent d’être clairement anticipés avant de s’engager.
Le premier point concerne les restrictions de circulation. Aujourd’hui encore acceptée dans la plupart des villes, la vignette Crit’Air 2 pourrait ne plus suffire dans quelques années. À mesure que les réglementations évoluent, les zones interdites aux diesels risquent de s’élargir.
Vient ensuite la question de l’entretien. Les moteurs diesel modernes sont complexes. Ils intègrent des dispositifs de dépollution comme le filtre à particules, l’AdBlue ou la vanne EGR. Lorsqu’ils sont mal utilisés, en ville notamment, ces systèmes s’encrassent rapidement, ce qui peut entraîner des réparations coûteuses.
Il faut aussi penser à la revente. Le marché de l’occasion évolue vite, et les acheteurs sont de plus en plus prudents face aux diesels. Cela peut freiner la revente ou faire chuter la valeur du véhicule plus rapidement.
Enfin, l’offre se réduit. De nombreux constructeurs suppriment progressivement les versions diesel de leurs modèles. Le choix devient plus restreint, ce qui pourrait poser problème si vous cherchez un modèle précis.
Et les constructeurs dans tout ça ?
On pourrait penser que les constructeurs ont définitivement tourné la page du diesel. Ce n’est pas tout à fait le cas. En 2025, certains groupes comme Volkswagen, Stellantis ou BMW continuent de proposer des voitures diesel dans leurs catalogues.
Il ne s’agit pas d’un retour stratégique à long terme, mais plutôt d’une adaptation à la réalité du marché. Dans certains segments, notamment les utilitaires, les SUV familiaux ou les véhicules à usage professionnel, le diesel reste compétitif. L’autonomie encore limitée des modèles électriques et leurs tarifs souvent élevés poussent certains acheteurs à conserver des habitudes plus classiques.
Ce maintien du diesel est aussi facilité par un assouplissement temporaire voté par l’Union européenne, le 8 mai 2025. Les constructeurs ont désormais la possibilité de lisser leurs émissions moyennes de CO2 sur trois ans (2025, 2026 et 2027). Auparavant, ils risquaient des sanctions dès qu’ils dépassaient les seuils sur une seule année.
Ce dispositif leur offre un répit pour éviter des amendes potentiellement massives, tout en poursuivant la transition vers l’électrique.
Autrement dit, les marques disposent d’un peu plus de temps pour ajuster leur offre. Elles peuvent encore proposer certaines motorisations thermiques, tout en répondant aux besoins immédiats des clients. Et surtout, elles évitent pour l’instant les sanctions liées aux émissions.
Cela ne signifie pas pour autant que le diesel retrouvera son ancien statut. Il s’agit d’une stratégie de transition, encadrée par un calendrier réglementaire clair : d’ici 2035, la vente de véhicules thermiques neufs sera interdite dans l’Union européenne. En attendant, le diesel continue d’exister là où il reste pertinent, mais il avance clairement vers la sortie.
