C’est encourageant de constater que le grand public comme les politiques s’intéresse de plus en plus aux enjeux écologiques. Plusieurs villes en France et à travers l’Europe cherchent même à éliminer progressivement les véhicules diesel et essence dans leurs zones. Les législateurs européens se sont mis d’accord sur une loi qui interdirait la vente des voitures thermiques à partir de 2035. Une décision qui a été prise depuis quelque temps déjà, mais qui exige encore certaines formalités pour entrer en vigueur.
Sommaire :
L’origine de la décision sur la fin de la voiture thermique
Pour donner suite à l’accord de Paris en fin 2015, de nombreux pays participants se sont donné comme but d’affaiblir les émissions de gaz à effet de serre liés aux transports. Certains se sont même engagés à diminuer ses voitures roulant au diesel ou à l’essence d’au moins 80 % d’ici 2028.
En juillet 2021, la Commission européenne déposait une proposition de loi au sein du Conseil de l’Europe. Celle-ci vise à interdire la commercialisation des véhicules thermiques et hybrides à partir de 2035, avec pour objectif d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050.
Une décision qui va changer radicalement le transport mondial, mais qui se conforme au paquet climatique européen « Fit for 55 ». Ceci stipule que les émissions de gaz devront être réduites d’au moins 55 % d’ici 2030, par rapport aux niveaux de 1990.
La Commission européenne songe à arrêter progressivement la vente des voitures particulières et utilitaires neuves tournant à l’essence, diesel ou hybride d’ici 2035. L’objectif est de les remplacer par des modèles 100 % électriques ou par des modèles à l’hydrogène.
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Ce que dit la proposition de loi
Dans le cadre du plan Fit for 55, les véhicules et les camionnettes neufs, fabriqués dans l’UE. Ceux-ci devraient atteindre zéro émission de CO2 au-delà de 2035. L’Union européenne propose que les émissions des voitures neuves doivent être réduites de 55 % d’ici 2030. Tandis que celles des utilitaires, généralement utilisés pour déplacer et livrer des marchandises, seront limitées à 50 %.
Tout cela a pour objectif d’arriver à une seule finalité, une baisse de 100 % des émissions pour tous les véhicules produits à partir de 2035. Ce qui incite donc les constructeurs automobiles à se tourner vers les modèles tout-électrique et à faible émission de carbone.
Comme il s’agit d’un accord, le Parlement européen a pris une mesure d’exonération pour les modèles très luxueux. Ceux dont le prix s’élève à plus de 200 000 euros jouiront d’un traitement en faveur pour se tourner vers l’électrification totale. Dans le contexte de l’« Amendement Ferrari », les fabricants produisant à moins de 10 000 autos par an ne seront pas soumis à cette réglementation.
Bien que ces marques soient toujours tenues d’atteindre la neutralité carbone, mais seulement à partir de 2036. Bugatti, par exemple, a un an de plus que le reste de l’industrie pour produire ses modèles thermiques sans craindre des amendes de CO2.
C’est pour quand exactement la fin des voitures thermiques en France ?
Introduite en 2021, la proposition a reçu l’approbation des États membres et des négociateurs du Parlement européen en octobre 2022. Les eurodéputés l’ont validée en mi-février 2023, ce qui a rapproché de sa mise en vigueur. Le vote final, supposé être une formalité, avait lieu le 7 mars dernier. La surprise est cependant de taille avec un événement inattendu. Le gouvernement allemand a retiré son soutien juste au dernier moment.
Il faut croire qu’au pays de Mercedes, de BMW, Audi ou de Volkswagen, la fin des moteurs thermiques en Europe n’est plus envisageable. Cela a donc laissé la motion sans la majorité qualifiée. Il faudra 55 % des pays votant et 65 % de la population de l’UE pour la validation. À noter que l’Italie s’est effectivement opposée au texte. D’un autre côté, la Pologne et la Bulgarie voulaient s’abstenir.
Pour justifier sa position, l’Allemagne sollicite que la réglementation tienne compte des carburants synthétiques. Les constructeurs qui utilisent déjà ce carburant, en particulier Porsche et Audi, soutiennent cette vocation à sauver le moteur thermique. Les e-fuel ne sont pas, certes, fabriqués à partir du pétrole, mais alimentent des voitures à bloc thermiques. Ce qui mène les 27 États membres à être vigilants sur leur impact environnemental.
Le vote final pour la ratification de l’accord subit donc un report sine die. Certains pays sont toutefois libres d’interdire la vente des voitures thermiques sur leur territoire. La vidéo suivante explique d’ailleurs la position de quelques villes de France sur le sujet.
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Transition de certains constructeurs vers l’électrification d’ici 2030
Cela fait déjà un moment que l’Europe a annoncé la fin des véhicules thermiques. Celle-ci est prévue d’ici 2035, avant même que l’Allemagne se rétracte au dernier moment. Cela se vérifie avec les constructeurs comme Smart qui veulent passer de manière proactive à une gamme électrifiée. La marque a été donc l’une des premières à opérer un changement avec la refonte des Fortwo et Forfour en 2019, des modèles entièrement électriques.
En pratique, la plupart des constructeurs automobiles européens et internationaux prévoient de ne plus produire des voitures thermiques. Cela concerne Alpine, Peugeot, Lotus, Ford, Mini, Mercedes, Citroën, Bentley, Volvo, certaines marques dans le groupe de Stellantis.
Ceux-ci se sont engagés à proposer une gamme 100 % électrique d’ici 2025 ou 2030. Cette stratégie serait un moyen rapide, pour eux, de démontrer leur dévouement à respecter la réglementation. Cela a pour but d’assurer ainsi l’avenir de l’industrie automobile. Ce secteur continuera en effet d’évoluer au fur et à mesure qu’il se lie à la technologie. C’est grâce à elle que les voitures plus écologiques, plus sécurisantes et plus modernes ont vu le jour.
Tous les fabricants ne sont pas enthousiastes face à cette révolution imminente, comme le cas de Mazda. Celui-ci ne passera à l’électrification totale qu’à partir de l’année 2050. Quant à Hyundai, seuls les modèles proposés en Europe à partir de la date prescrite basculeront vers la zéro émission. Cela est évidemment dans le but de se conformer à l’ambition de l’Union européenne sur l’interdiction de toute vente des véhicules thermiques d’ici 2035.
La fin des voitures thermiques en 2050 ?
Cette décision portant sur la fin des voitures thermiques était le sujet de discussion pendant des mois, voire des années au niveau de l’UE. D’ici 2035, seules les automobiles qui n’émettent pas de CO2 pourront rouler sur les routes.
Ce sont principalement des modèles roulants à batterie, mais aussi à l’hydrogène. Pour en faire une réalité, l’UE devra relever les défis de la production d’électricité distribuée. Elle devra également soutenir l’expansion des stations-service qui comptent actuellement 300 000 bornes en Europe.
Quant aux voitures thermiques, elles resteront en circulation et continueront d’être vendues sur le marché d’occasion. Elles finiront par disparaître d’ici 2050, en supposant qu’une voiture moyenne ait 15 ans. Il faudra tout de même surveiller des constructeurs comme Toyota et Mazda, qui se surpassent pour proposer des alternatives.