Vous avez sûrement déjà entendu parler des sulfateuses à PV (voitures à PV). Dans le cas contraire, il s’agit des véhicules équipés d’un système de Lecture automatisée des Plaques d’Immatriculation (LAPI). Grâce à cette technologie, ils contrôlent le stationnement payant de manière automatisée et bien plus efficace que les méthodes traditionnelles.
Depuis quelques années, on assiste à un déploiement massif de ces voitures à PV dans les grandes villes françaises. Paris, Lille, Lyon, Marseille, Toulouse… La liste s’allonge de jour en jour. La preuve ? Depuis 2017, on compte une trentaine de villes qui ont adopté ce système. Pourquoi un tel engouement ? Tout simplement parce que ces véhicules promettent une gestion plus efficace du stationnement et, avouons-le, des recettes conséquentes pour les municipalités.
Sommaire :
Comment fonctionnent les voitures LAPI ?
Lorsque vous vous garez et payez votre stationnement, vous entrez votre numéro de plaque sur l’horodateur. Cette information est alors stockée dans une base de données. La voiture à PV, en circulant, va scanner les plaques des véhicules garés. Ce système de Lecture automatisée des Plaques d’Immatriculation (LAPI) a pour objectif de vérifier si un automobiliste a bien payé son stationnement.
Dans le cas où vous n’auriez pas réglé votre place, c’est là que les choses se compliquent. Équipées de plusieurs caméras sur leur toit, les sulfateuses à PV capturent et analysent les plaques d’immatriculation des voitures stationnées. Les images sont alors transmises à un centre de contrôle où des agents assermentés les examinent. Suite à une vérification humaine, si l’infraction est confirmée, vous recevrez chez vous un Forfait Post-Stationnement (FPS). C’est le nouveau nom donné aux PV de stationnement.
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Ces voitures à PV sont-elles réellement efficaces ?
À en croire les chiffres, la réponse est oui. Il paraît qu’une seule voiture LAPI peut scanner jusqu’à 1500 plaques par heure. Sur une journée, on parle de 10 000 contrôles potentiels. Pour vous donner une idée, dans les années 80, un agent de surveillance aurait mis plus d’une journée pour effectuer 600 contrôles.
À Paris, à titre indicatif, une quarantaine de ces véhicules sillonnent les rues. Ils dressent plus de 12 000 amendes chaque jour. C’est ce qu’on appelle de l’efficacité. Cependant, les entreprises qui gèrent ces systèmes se défendent de faire du chiffre. Nicolas Bertin, président de la société Moovia, par exemple, affirme : « On n’est pas payés au rendement de FPS, on est là pour réaliser une prestation et contrôler 90 000 véhicules par jour ». Une mission qu’ils remplissent visiblement avec brio, malgré tout.
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L’impact financier des sulfateuses à PV : quand les contraventions font recette
On ne va pas se mentir, les voitures à PV sont une véritable manne financière pour les municipalités. Prenons toujours le cas de Paris. En 2018, les recettes liées au stationnement s’élevaient à 62,5 millions d’euros. En 2022, ce chiffre a bondi à 150 millions d’euros, soit une augmentation de 140 % en seulement quatre ans.
Il faut noter que la capitale n’est pas la seule ville à profiter de cette technologie. Nice, Lyon, Marseille, Montpellier… Toutes ces métropoles ont vu leurs recettes grimper en flèche. À Thonon-les-Bains, une ville enregistrant 38 000 habitants, la voiture LAPI a rapporté un million d’euros en 2022. C’est deux fois plus que prévu.
Voici un aperçu du top 5 des villes où les contraventions de stationnement rapportent le plus d’après les chiffres 2023 :
- Paris : 152 482 887 euros ;
- Nice Métropole : 8 903 852 euros ;
- Lyon Métropole : 7 907 314 euros ;
- Marseille : 7 041 588 euros ;
- Montpellier : 6 734 754 euros.
Les erreurs et dérives de ces voitures banalisées
Comme susmentionnée, l’efficacité des sulfateuses à PV n’est plus à prouver en termes de recettes. Pourtant, des voix s’élèvent pour pointer du doigt les problèmes techniques et les erreurs de verbalisation. En effet, ces voitures banalisées ont parfois des difficultés à distinguer les situations particulières, comme les arrêts temporaires ou les exemptions de stationnement. L’un des exemples les plus courants concerne les personnes en situation de handicap. Normalement, elles bénéficient d’une gratuité de stationnement. Malgré cela, des conducteurs handicapés reçoivent régulièrement des amendes de stationnement.
Un cas rapporté à Montpellier montre qu’un automobiliste, bien qu’en règle avec un macaron handicapé visible, a été verbalisé. Il a dû entamer des démarches pour contester une amende de 135 euros. Cette situation n’est pas isolée : de nombreux usagers signalent des erreurs similaires, mais le processus de contestation est long et décourageant. Il peut prendre jusqu’à deux ans pour obtenir une décision après un recours, selon des experts du droit routier.
Les commerçants et autres professionnels, qui ont des emplacements de stationnement réservés, ne sont pas épargnés. Par exemple, une société de déménagement à Bordeaux a dû payer 8 000 euros d’amendes en 2022, malgré l’utilisation d’emplacements réservés. Certains vont jusqu’à masquer leurs plaques d’immatriculation pour échapper aux caméras. Alors que cette pratique est illégale et passible d’une amende pouvant aller jusqu’à 3750 euros.
Comment contester une amende issue d’une voiture à PV ?
Face à ces controverses, que peuvent faire les automobilistes qui s’estiment injustement verbalisés ? Contester l’amende même si la procédure peut s’avérer longue et complexe.
Le processus commence par un recours administratif préalable obligatoire (RAPO). L’automobiliste doit rassembler tous les documents nécessaires pour justifier sa bonne foi : preuve de paiement, copie du certificat d’immatriculation, etc.
Malheureusement, les délais de traitement peuvent être très longs. Cela s’explique par la surcharge de la commission chargée d’étudier ces erreurs. Quant au taux de succès des contestations, il reste difficile à évaluer. Cependant, les témoignages recueillis laissent penser qu’il est relativement faible, ce qui ajoute à la frustration des automobilistes.
Adaptations et solutions proposées par les municipalités
Face à ces défis, certaines municipalités ont mis en place des adaptations pour tenter de rendre le système plus juste et plus efficace. À Rennes, entre autres, les personnes en situation de handicap peuvent désormais enregistrer leur plaque d’immatriculation au préalable auprès des services de la ville. Cela leur évite d’avoir à se rendre à l’horodateur à chaque stationnement.
D’autres villes ont mis en place des contrôles humains complémentaires. À Paris, un scooter suit la voiture LAPI pour vérifier les autorisations spéciales. On parle ici des personnes à mobilité réduite ou des professionnels de santé.
Certaines voix s’élèvent également pour demander une amélioration des alternatives à la voiture. À Thonon-les-Bains, l’opposition critique le manque d’investissement dans les transports en commun et les pistes cyclables. Elle estime qu’il faudrait « accompagner » plutôt que de faire « la guerre du parking ».
Ci-dessous, une vidéo démontrant l’efficacité des voitures à PV :
Perspectives d’avenir et évolution du système LAPI en France
Malgré les controverses, le déploiement des voitures LAPI continue vu que de nombreuses villes prévoient de les adopter dans un futur proche. Cependant, certaines conditions doivent être remplies avant leur mise en service. À Limoges, par exemple, le système ne sera pas opérationnel tant que tous les horodateurs ne seront pas en état de marche.
On peut s’attendre à des améliorations technologiques dans les années à venir. L’intégration de l’intelligence artificielle pourrait, par exemple, réduire les erreurs de verbalisation et rendre le système encore plus performant.
En conclusion, les voitures à PV représentent une véritable révolution dans la gestion du stationnement urbain. Elles offrent une efficacité redoutable et des recettes conséquentes pour les municipalités. Cependant, leur déploiement soulève des questions quant à l’équilibre entre contrôle et acceptabilité sociale. Une chose est sûre : ces voitures futuristes ne sont pas près de quitter nos rues !
Dorénavant, la prochaine fois que vous vous garez en ville, gardez un œil sur ces voitures discrètes, mais redoutables. Et surtout, n’oubliez pas de payer votre stationnement !
