Le marché automobile français en 2024 a connu des bouleversements majeurs, avec une transition accélérée vers les véhicules électriques et hybrides. Cependant, certains modèles ont échoué à s’imposer, devenant ainsi les pires ventes de 2024. Ces contre-performances résultent d’une combinaison de problèmes stratégiques, techniques et économiques. Découvrez la liste de ces flops et comprenez ce qui a mal tourné. Que révèlent ces résultats sur les défis de l’industrie automobile ?
Sommaire :
Fiat 500e : une transition électrique mal calibrée
La Fiat 500e, pourtant pleine de promesses pour le segment des petites voitures électriques, a rencontré un véritable échec commercial. Avec seulement 529 unités vendues au Québec, représentant 80 % des ventes canadiennes, elle s’est révélée incapable de séduire un large public. En Europe et en Amérique du Nord, la 500e n’enregistre que 439 ventes. Et cela, malgré un prix réduit sous les 29 000 euros.
Pourquoi un tel échec ? La stratégie produit de Stellantis a clairement manqué de finesse. Le constructeur ne proposait qu’une seule couleur de série, le blanc. Les options comme la version Red Edition ou le noir métallisé étaient facturés en supplément. Ce manque de flexibilité a frustré les acheteurs. De plus, les concessions de Stellantis ont souffert d’une gestion stratégique défaillante. Cela a rendu l’expérience client insatisfaisante.
Cet échec a eu un impact non seulement sur la réputation de la Fiat 500e, mais aussi sur les relations entre Stellantis et ses concessionnaires. Certains auraient envisagé de quitter le réseau. La Fiat 500e incarne un mauvais positionnement sur un marché de plus en plus compétitif.
La situation mène ainsi à un coup de frein sur la production du 2 au 17 décembre 2024. Les ventes ont connu une telle baisse que les ouvriers de l’usine sont au chômage technique. Selon une dépêche de l’AFP datée du 29 novembre, les perspectives pour l’avenir restent peu encourageantes.
Europe 1 a évoqué la fermeture des usines pendant un mois :
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Toyota bz4x : le SUV électrique qui rate sa cible
Le Toyota bZ4X, premier SUV électrique du géant japonais, devait rivaliser avec des modèles phares. Nous pouvons, par exemple, mentionner le Tesla Model Y. Cependant, ses ventes en 2024 ont été catastrophiques, avec notamment zéro immatriculation enregistrée en septembre en France.
Les causes de cet échec ? Un rappel mondial en 2022 pour un défaut de boulons de roue a gravement terni l’image du modèle. Cet épisode a interrompu la production pendant des mois, alimentant la méfiance des consommateurs. En outre, le bZ4X peine à se positionner dans un segment déjà saturé. Il s’avère qu’il est bien moins puissant et rapide comparé à ses rivaux. Son prix de départ de 50 000 euros avant bonus n’aidant pas à séduire.
Malgré une autonomie respectable de 450 km et un design moderne, Toyota n’a pas su convaincre les acheteurs de lui faire confiance. Surtout face à des marques déjà bien établies dans l’électrique.
Honda e : une électrique rétro qui n’a pas séduit
La Honda e, petite citadine électrique au look rétro-futuriste, a également échoué à capter l’attention des consommateurs en 2024. En France, elle n’a enregistré que 23 ventes. Un chiffre particulièrement décevant pour un modèle pourtant bien conçu sur le papier.
Pourquoi un tel désintérêt ? Le principal défaut de la Honda e réside dans son autonomie limitée à 222 km. Cette caractéristique est un frein majeur à l’achat. Surtout dans un marché où l’anxiété liée à l’autonomie reste un obstacle important. De plus, son prix de départ, proche des 40 000 euros, positionne cette citadine dans le segment premium. Par conséquent, les attentes des acheteurs sont élevées.
La Honda e démontre qu’un design audacieux et des technologies modernes ne suffisent pas à compenser des lacunes techniques majeures.
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Mercedes EQC : quand le luxe électrique déçoit
Le Mercedes EQC, lancé pour rivaliser avec l’Audi e-tron et le BMW iX, visait à incarner le luxe électrique. Pourtant, avec seulement 60 immatriculations en France en 2024, ce SUV haut de gamme fait partie des pires ventes de 2024. Il a échoué à trouver sa clientèle.
Les raisons du flop ? Le design du Mercedes EQC, jugé trop classique, n’a pas su impressionner les amateurs de luxe. Par ailleurs, la concurrence féroce des SUV premium, combiné à des performances en retrait par rapport à ses rivaux, a nui à son attractivité. En France, le modèle est proposé en deux versions : AMG Line et Edition 1886. Elles sont affichées respectivement aux alentours de 78 650 euros et 92 450 euros, hors bonus.
De plus, les problèmes d’approvisionnement, notamment liés à la crise des semi-conducteurs, ont retardé les livraisons. Cela a poussé les acheteurs impatients à se tourner vers d’autres marques.
DS 9 : une berline haut de gamme qui ne décolle pas
La DS 9, fleuron de la gamme DS, n’a trouvé que 131 acquéreurs en 2023. Entre janvier et mai 2024, seulement 107 exemplaires de la DS 9 ont été vendus en France, et à peine 19 en Chine. Ces données représentent pourtant les marchés où le modèle a obtenu ses meilleurs résultats. Cette berline haut de gamme illustre les difficultés des constructeurs français à s’imposer dans le segment premium face aux géants allemands.
Pourquoi cet échec ? La DS 9 souffre d’un déficit de notoriété par rapport à des marques comme Mercedes ou Audi. De plus, le marché des berlines est en déclin en France, les consommateurs privilégiant désormais les SUV.
Malgré des efforts de marketing et des finitions de qualité, la DS 9 peine à convaincre les acheteurs. Ces derniers perçoivent encore DS comme une marque de niche.
Cette vidéo d’actu avait évoqué le gros flop de la DS 9 :
Subaru Forester : l’invisibilité totale
Le Subaru Forester a atteint un niveau d’échec inédit en 2024 avec aucune vente enregistrée en France.
Pourquoi un tel désastre ? Le Forester souffre d’une distribution extrêmement limitée. Subaru dispose de très peu de concessionnaires en France, ce qui limite sa visibilité. Par ailleurs, la marque reste méconnue du grand public, malgré une solide réputation de fiabilité. Le Subaru Forester rencontre aussi des problèmes comme des joints de porte défectueux et des nuisances sonores dues au vent. Ces soucis sont généralement résolus par le remplacement de la porte. Parmi les plaintes fréquentes figurent également l’allumage du voyant d’airbag et son dysfonctionnement autour de 60 000 miles.
Cet anonymat, couplé à une gamme restreinte et une communication quasi inexistante, explique cet échec complet.
Hyundai ioniq 6 : une grande électrique en perte de vitesse
La Hyundai Ioniq 6 a également déçu avec seulement 157 immatriculations en 2024. Malgré son originalité et ses avancées technologiques, elle n’a pas su trouver sa place sur le marché français.
Pourquoi si peu de ioniq 6 sur les routes ? Un design clivant et l’absence de bonus écologique rendent son prix moins compétitif. En effet, la note est un peu salée : à peu près 50 000 euros pour le prix de base. De plus, les grandes berlines électriques peinent à séduire dans un marché dominé par les SUV.
Hyundai devra réajuster sa stratégie pour mieux répondre aux attentes des consommateurs européens.
Kia Niro : un déclin inquiétant
Le Kia Niro, autrefois apprécié pour son rapport qualité-prix, a vu ses ventes chuter de 25 % en 2024.
Pourquoi cette baisse ? Les nouvelles conditions de leasing ont rendu ce modèle moins attractif. En outre, le segment des SUV compacts électriques est devenu très compétitif, avec des alternatives plus convaincantes.
Le Kia Niro est disponible en France avec plusieurs motorisations électrifiées : hybride (HEV), hybride rechargeable (PHEV) et 100 % électrique (EV). Les tarifs varient en fonction de la motorisation et de la finition choisies. Voici un aperçu des prix pour chaque version :
Les tarifs du Kia Niro en France :
- Hybride (HEV) : dès 33 790 €.
- Hybride Rechargeable (PHEV) : dès 40 640 €.
- Électrique (EV) : dès 45 690 €.
Pour regagner des parts de marché, Kia devra repositionner le Niro avec des offres plus adaptées.
Volkswagen ID.7 : une berline hors course
Il faut bien l’admettre, l’ID.7 est un échec en hexagone, avec seulement 335 unités immatriculées sur les dix premiers mois de l’année. Cela n’est guère étonnant, car les grandes berlines des constructeurs généralistes sont de moins en moins prisées. L’électrique pourrait toutefois redynamiser ce segment, comme l’a démontré la Tesla Model 3. Cependant, l’ID.7 affiche un prix de départ bien plus élevé, fixé à 59 990 euros.
Les grandes berlines sont de moins en moins prisées en France. Ce sont plutôt les SUV et les compactes qui dominent le marché. De plus, Volkswagen, traditionnellement associé à des véhicules généralistes, peine à légitimer son offre haut de gamme.
Aussi, aux grands maux les grands remèdes ! Face aux faibles ventes, Volkswagen a décidé de frapper fort en baissant drastiquement les prix. Déjà en septembre, une réduction de 9 000 euros était appliquée. Depuis octobre, et pour tout le mois de novembre, cette promotion a été augmentée à 11 300 euros, selon le site officiel de VW. Avec un prix de base révisé à 58 290 euros, le tarif remisé tombe ainsi à 46 990 euros.
Cette stratégie vise à entrer dans la tranche éligible au bonus écologique de 4 000 euros. Cela ramène le prix final à 42 990 euros après déduction. Grâce à cette baisse significative, l’ID.7 se rapproche désormais de la Tesla Model 3. Le tarif de départ de celui-ci est fixé à 39 990 euros.
Lexus UX: un électrique de luxe qui ne convainc pas
Le Lexus UX, pourtant présenté comme un SUV électrique de luxe, a enregistré seulement trois ventes en France en 2024. Ce prétendu concurrentdes Audi Q3, BMW X1 et Mercedes GLA, figure ainsi parmi les pires ventes de 2024 malgré ses améliorations.
Les causes de cet échec ? La transition tardive de Lexus vers l’électrique a laissé la marque en retrait face à ses concurrents. De plus, le Lexus UX offre un rapport qualité-prix peu compétitif. L’entrée de gamme est affichée à environ 41 990 euros. Les versions hybrides voient leurs tarifs augmenter de 180 à 600 euros selon les finitions. Pour la version électrique, le prix débute à 57 400 euros, avec une hausse de 500 euros par rapport à l’année précédente.
Ajoutons à cela une autonomie et des performances qui ne répondent pas aux attentes des consommateurs européens.
Les leçons à tirer de ces flops
Les faibles ventes de certains modèles automobiles en France s’expliquent en grande partie par les préférences spécifiques des consommateurs français. Ces derniers privilégient souvent les marques nationales comme Renault, Peugeot et Citroën, ainsi que les constructeurs européens bien établis. Le rapport qualité-prix, la fiabilité et, pour les véhicules électriques, l’autonomie sont aussi des critères décisifs. De plus, le marché français témoigne d’une forte appétence pour les SUV et les crossovers. Cette tendance peut alors reléguer les berlines traditionnelles au second plan.
Cependant, ces échecs commerciaux ne signifient pas nécessairement la fin de ces modèles cités. Certains constructeurs choisissent de maintenir des véhicules peu vendus pour préserver leur présence sur certains segments. Ils peuvent également préparer l’arrivée de futures générations mieux adaptées. Cela dit, si les ventes continuent de stagner, il est probable que ces modèles soient retirés du marché. Ils peuvent aussi se voir remplacer par des alternatives plus en phase avec les attentes des consommateurs. Le défi reste entier pour les constructeurs souhaitant séduire un marché aussi exigeant que celui de l’automobile en France.