Lexus évoque souvent l’image de berlines de luxe, à l’instar de la ES. Pourtant, en 2009, la firme japonaise a surpris le monde automobile en dévoilant la LFA, un supercar d’exception. Il allait non seulement marquer l’histoire, mais aussi illustrer le savoir-faire de Lexus en matière d’ingénierie automobile. Son impact sur l’industrie fut considérable, notamment grâce à son moteur V10 et son design novateur. Zoom sur cette voiture emblématique de la marque premium de Toyota.
Sommaire :
Le fruit de 10 ans de développement
L’histoire de ce supercar d’exception commence au début des années 2000, sous l’impulsion d’Akio Toyoda, qui sera alors futur PDG de Toyota. Un long processus de développement de près de 10 ans s’en suit, reflétant la détermination de Lexus à créer une voiture d’excellence.
En janvier 2005, le Salon de l’automobile de Detroit voit naître le concept-car LF-A. Ce prototype compact et agressif dévoile les ambitions de la marque dans le segment des supercars. Loin d’être un simple exercice de style, le LF-A dessine déjà les contours de la future Lexus LFA de série.
Le chemin entre le concept et la version de série fut long et semé d’embûches. Initialement conçu avec une structure en aluminium, le modèle final connaît un revirement radical en cours de route. Les ingénieurs optent pour un châssis en fibre de carbone afin d’augmenter sa rigidité et réduire le poids du véhicule. Cette décision impliquait même la mise au point de nouvelles techniques de production.
L’aboutissement d’une décennie de travail acharné se concrétise enfin au salon de Tokyo en 2009, où le modèle de production est dévoilé. La Lexus LFA s’impose alors comme une vitrine technologique pour son constructeur.
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Propulsé par un V10 atmosphérique au son unique
La Lexus LFA abrite sous son beau design un V10 atmosphérique de 4,8 litres. Fruit d’une collaboration étroite entre Lexus et Yamaha, ce moteur est conçu sur mesure pour ce supercar japonais. Ses caractéristiques techniques parlent d’elles-mêmes :
- Cylindrée de 4 805 cm3.
- Configuration V10 à 72°.
- Puissance maximale de 560 ch à 8 700 tr/min.
- Couple maximal de 480 Nm à 6 800 tr/min.
- Régime maximal atteignant 9 000 tr/min.
L’aluminium sur le bloc moteur et le titane sur les bielles et les soupapes rendent le moteur puissant, compact et léger. Toutefois, la véritable signature de ce V10 atmosphérique réside dans sa sonorité exceptionnelle. Les ingénieurs ont travaillé sans relâche pour lui conférer une voix digne des Formules 1. Cette prouesse acoustique, couplée à un système de lubrification à carter sec, fait de ce bloc unique en son genre.
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Performances de haut niveau
Grâce à son moteur d’exception, la LFA affiche des performances dignes des meilleurs supercars de son époque. Elle abat le 0 à 100 km/h en 3,7 secondes avant d’atteindre une vitesse maximale de 325 km/h. De quoi rivaliser avec les prestigieuses Ferrari et Lamborghini.
À noter que cette voiture ne brille pas que sur le papier. Sur route comme sur circuit, elle démontre des qualités remarquables. Sa répartition des masses (48 % avant/52 % arrière) et son châssis en fibre de carbone lui confèrent un équilibre et une rigidité exceptionnels. Elle se montre à la fois précise, agile et stable, même en roulant à haute vitesse.
La direction, bien que perfectible en termes de ressenti, permet des changements de direction rapides et précis. Sur la piste, la Lexus LFA se révèle à la fois féroce et facile à maîtriser. Le rugissement du V10 et l’agilité du châssis offrent une expérience de conduite proche de celle d’une voiture de course.
Le système de freinage, développé en partenariat avec Brembo, complète parfaitement l’ensemble. Ses disques en carbone-céramique assurent des décélérations puissantes et endurantes, essentielles pour exploiter pleinement le potentiel de la voiture, particulièrement sur circuit.
Technologie et ingénierie de pointe
Cette voiture se distingue par sa structure innovante, alliant 65 % de fibre de carbone et 35 % d’aluminium. Cette technologie, inspirée de la Formule 1, offre un châssis à la fois léger et extraordinairement rigide. Toyota a poussé l’innovation jusqu’à développer ses propres machines de tissage pour maîtriser la production de ces éléments complexes.
La transmission séquentielle à 6 rapports, montée à l’arrière en configuration transaxle, optimise la répartition des masses. En mode sport, elle exécute des changements de vitesse fulgurants en seulement 200 millisecondes.
L’aérodynamique de la LFA bénéficie d’une attention particulière. Chaque élément de la carrosserie contribue à optimiser l’appui et le refroidissement des organes mécaniques afin d’assurer une stabilité et une adhérence notable.
Design et intérieur
Son design est à la fois élégant et agressif, marqué par ses lignes tendues, ses larges prises d’air et sa silhouette basse. Cette voiture ne risque pas de passer inaperçue sur son passage. Bien qu’elle ne soit pas aussi extravagante que certains supercars italiens, elle dégage une aura de puissance et de sophistication.
À l’intérieur, l’hypercar japonais marie habilement le luxe et la technologie. Le cuir, l’alcantara et la fibre de carbone côtoient des équipements high-tech, dignes d’un cockpit d’avion. Les sièges baquets se révèlent à la fois enveloppants et confortables afin d’offrir un bon maintien du dos. Ils font de la LFA un supercar adapté à un usage quotidien.
Son tableau de bord est entièrement numérique. Il intègre un écran LCD central qui change de configuration selon le mode de conduite sélectionné. Cette instrumentation futuriste, pour son époque, participe à l’expérience unique offerte par la voiture.
Limitée à 500 exemplaires
Le constructeur nippon a d’emblée limité la production de la Lexus LFA à 500 exemplaires, assurant ainsi son exclusivité. Chaque voiture est minutieusement assemblée à la main dans l’usine de Motomachi par une équipe de 170 techniciens spécialisés. Ces derniers ne produisaient qu’une seule unité par jour. Chaque moteur devait être monté par un seul technicien. Qui plus est, la voiture devait subir plus de 7 000 points de contrôle avant livraison.
À son lancement en 2010, la voiture s’affichait au prix de 377 000 euros, se positionnant parmi les supercars les plus exclusives. Pour contrer la spéculation, Lexus a même imposé un leasing obligatoire de deux ans avant que le client ne puisse devenir le propriétaire.
Aujourd’hui, la cote de cet hypercar iconique sur le marché de l’occasion ne cesse de grimper. Certains exemplaires s’échangent à plus de 700 000 dollars. Cette valorisation témoigne de l’intérêt croissant des collectionneurs pour ce modèle unique en son genre.
En outre, Lexus a aussi produit une série spéciale de 50 unités de LFA « Nürburgring Édition ». Cette version était encore plus radicale. Elle bénéficiait d’améliorations aérodynamiques, d’une puissance accrue pour un total de 570 ch ainsi que d’un réglage de suspension spécifique. Tout cela lui a d’ailleurs permis d’établir un temps record pour une voiture de série sur la célèbre Nordschleife.
Les raisons du flop de la Lexus LFA
Malgré sa conception soignée et ses qualités indéniables, la Lexus LFA n’a pas eu le succès commercial espéré. Et plusieurs raisons expliquent cet échec. Ironiquement, l’un des principaux points de critique de ce supercar japonais était sa boîte de vitesses automatique. Alors qu’à l’époque de sa sortie les boîtes automatiques étaient très à la mode, celle de la LFA était décriée. Il parait que le temps de passage entre les rapports était trop long. Et cela nuisait à l’expérience de conduite d’une voiture aussi performante. Les passionnés auraient même préféré une boîte manuelle, comme sur la Porsche Carrera GT ou la Dodge Viper.
Son prix de 377 000 euros en 2010 était excessif, même pour un supercar. Elle coûtait plus cher qu’une Ferrari 599 et six fois plus qu’une Nissan GT-R, sans pour autant offrir des performances six fois supérieures. Malgré son ticket d’entrée élevé, Lexus perdait de l’argent sur chaque LFA vendue. On ne connaît pas la valeur exacte de la perte par chaque voiture. On présume qu’elle se chiffrait en dizaines de milliers d’euros par unité.
Le développement de la LFA a duré dix ans, ce qui est très long dans l’industrie automobile. Cela a probablement augmenté les coûts et retardé sa sortie, la rendant encore moins compétitive face aux nouveaux modèles. Par ailleurs, avec seulement 499 exemplaires prévus, la LFA devait rester rare. Cependant, les ventes ont été lentes. À titre indicatif, il restait encore 12 voitures neuves invendues en 2017, soit sept ans après son lancement.
Héritage et impact sur l’industrie automobile
La LFA a permis à Lexus de démontrer son savoir-faire en matière de haute technologie et de performance. Elle a prouvé que la marque était capable de rivaliser avec les plus grands noms de l’automobile sportive. Bien que le supercar n’ait pas été un succès commercial au sens strict, elle a considérablement renforcé l’image du constructeur.
Elle occupe même une place unique dans l’histoire des supercars. La preuve en est que la Lexus LFA est souvent citée parmi les meilleures de tous les temps. Son moteur V10 atmosphérique, sa construction en fibre de carbone et son raffinement technique en font une référence incontournable.
Plus qu’un exercice de style ou une opération marketing, cette voiture d’exception incarne la passion automobile dans sa forme la plus pure. Elle illustre comment la création d’un modèle exceptionnel peut transcender les considérations commerciales pour devenir une véritable œuvre d’art mécanique.
L’héritage de ce véhicule légendaire se perpétue. Son influence se ressent dans des voitures comme la LC 500 avec qui il partage certains éléments de design et de philosophie. C’est ainsi que la Lexus LFA a laissé une empreinte indélébile dans le monde des voitures de sport.
Si vous aimez Top Gear à l’époque de Jeremy Clarkson, voici une vidéo où il présente la LFA :