Ford, Nissan, Mitsubishi ou Volkswagen ont toutes des véhicules utilitaires bien positionnés sur le marché. Cependant, rien ne vaut la Toyota Hilux, une camionnette utilitaire devenue un pick-up. Cette voiture attire beaucoup de monde pour sa fiabilité, ses performances impressionnantes sur tout type de route. Allons voir de plus près l’histoire et le parcours de cette légende vivante de l’industrie automobile.
Sommaire :
Retour sur l’origine de la Toyota Hilux
En 1961, Hino occupait le marché avec sa camionnette utilitaire, commercialisée sous le nom Hino Briska. Celle-ci a tenu tête avec la Toyota Lite Stout. Quand Jeep a sorti son Willys en 1941, l’armée japonaise tombe vite amoureuse de cette voiture tout-terrain américaine. Elle a donc, en conséquence, demandé à Toyota de concevoir sa propre version.
Grâce à ses travaux sur la Land Cruiser, la marque aux ellipsesa obtenu tous les savoir-faire nécessaires pour développer des véhicules à châssis en échelle. Le résultat a donné une Toyota SB, sa toute première camionnette lancée en 1947. De nombreuses améliorations ont été apportées à cette automobile avant de devenir Toyota Lite Stout en 1963.
Influencée par la réussite de Briska, l’actuelle société mère de Subaru s’est rapprochée du constructeur. Elle a même fait des recommandations pour améliorer la Briska. Ils ont alors réuni leurs forces et fini par conclure un accord en 1967 après l’acquisition de Hino Motors par Toyota. Le restylage qu’a subi le Briska donne naissance à un autre pick-up basé sur un châssis en échelle de la marque nipponne. Elle l’a baptisé Toyota Hilux ou High-Luxuary, et lui a prêté toute son attention qu’elle a fini par abandonner la Crown et la Corona.
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De simple camionnette à un pick-up confortable
Il faut dire que la Hilux séduit aussi bien les professionnels que les particuliers par son look intemporel et sa robustesse inégalée. Sa fiabilité et sa durabilité, entre autres, contribuent à son succès qui s’étale sur huit générations. Pas étonnant qu’en 2018, plus de 18 millions d’exemplaires sont vendus dans le monde, prouvant à nouveau sa popularité. Zoom sur les différentes générations de cette voiture iconique.
1re génération de la Toyota Hilux (1968 – 1972)
Le modèle Hilux commercialisé en 1968 était un pick-up à simple cabine de trois places, pesant seulement 1 040 kg. Il tournait avec un moteur quatre cylindres de 1,5 litre, produisant 69 ch.
Apparemment, Toyota ne voulait pas attendre trop longtemps pour étoffer sa nouvelle gamme. En l’espace d’une année, un nouveau Hilux à empattement long a fait ses débuts sur tous les marchés, sauf pour l’Amérique du Nord. Ce modèle se caractérisait donc par son plancher de chargement de 2,25 m, contre 1,85 m pour la variante de base.
Côté mécanique, le constructeur a fait une petite révision et fini par remplacer le moteur. Le marché international avait donc droit à une Hilux équipée d’un bloc à essence 12R quatre-cylindres de 1,6 litre. Pendant ce temps, le marché nord-américain recevait d’autres modèles avec différentes configurations du moteur, dont des blocs de 1,9 ou de 2,0 litres.
2e génération (1972 – 1978)
La Toyota Hilux porte bien son nom de grand luxe, mais elle était loin d’être un véhicule luxueux. On l’a d’ailleurs beaucoup reproché à son manque de confort, bien qu’elle soit puissante et performante. Le constructeur s’est mis donc à rectifier cela et lance la deuxième mouture en faisant peau neuve.
Aucun changement majeur de mécanique ne se produit, mais elle était toutefois disponible avec un moteur à essence de 1,6 et 2,0 litres. En revanche, sa longueur et son empattement ont été augmentés de 10 mm pour les déclinaisons Highway et 45 mm pour la Hilux à empattement court. Une version sportive, présentée en tant que Hilux SR5, rejoint le catalogue avec un bloc à essence de 2,2 litres, développant 96 ch,
Toyota a ajusté les performances de l’Hilux en introduisant un frein assisté plus efficace et un levier de vitesse au plancher en option. Pour cela, la banquette à trois places a été abandonnée au profit de deux sièges individuels. Cette conception a surtout fait la référence des pick-up, reconnu pour sa durabilité, sa puissance et sa flexibilité.
Entre-temps, l’Hilux dans sa version nord-américaine a porté le nom de Toyota Truck ou Toyota Pickup Truck. Son principal rôle était d’écraser la Datsun Truck de Nissan.
3e génération (1978 – 1983)
Pour chaque itération, Toyota tâche d’affiner progressivement le design et les caractéristiques de l’Hilux. De cette manière, le véhicule sera plus convivial pour ses passagers, sans pour autant négliger sa fiabilité et sa résilience d’avant. Cet état d’esprit a commencé dès la troisième génération, en sachant que cette voiture s’est vendue à plus de 200 000 exemplaires par an, en 1977.
En réalité, la Toyota Hilux partage sa forme actuelle avec les modèles Hilux III apparus en 1978. Ceux-ci ont introduit les fonctionnalités d’une berline telles que la climatisation ou la radio. Côté mécanique, c’était aux quatre roues motrices et au moteur diesel de compléter le catalogue. Malgré son remarquable succès, le constructeur nippon ne cesse d’apporter des changements en vue d’attirer plus d’acheteurs.
La carrosserie à double cabine avec 4 portes a fait ses débuts ici, avant de figurer définitivement dans la lignée. Elle est avant tout destinée pour les modèles les plus haut de gamme de la série, le Super Deluxe. Elle mesure 90 mm de plus qu’une Hilux standard. Ces variantes proposent non seulement un grand espace de chargement à l’arrière, mais aussi des sièges confortables pour cinq personnes.
En tout, cette voiture à châssis en échelle était disponible en plusieurs modèles, dont trois à empattement court. Elle s’est déclinée aussi dans quatre modèles à carrosserie longue.
4e génération (1983 – 1988)
Toyota a rénové l’intérieur de l’Hilux quatrième du nom, afin que la voiture puisse offrir un grand confort à ses passagers. Côté design intérieur, tous les Hilux 4WD affichaient une nouvelle apparence. Cette carrosserie a donné aux camionnettes une allure plus musclée.
La gamme des moteurs proposée s’est largement élargie. Un V6 essence de 3,0 litres rejoint le moteur à quatre cylindres de 2,4 litres turbocompressé. Les clients pouvaient faire le choix entre un diesel ou une essence.
Un 4Runner a vu le jour en 1983 en partageant quelques caractéristiques avec la Hilux. Cette voiture aux traits d’un SUV se distinguait par un toit arrière en plastique et proposait des sièges supplémentaires. Le modèle que nous appelions aujourd’hui Fortuner s’est même vendu en tant que Hilux Surf, au Japon.
Cette quatrième itération a pris fin en 1988 pour certains marchés. Pourtant, elle se trouvait toujours sur la chaîne de production de l’usine en Afrique du Sud jusqu’en 1997.
5e génération (1988 – 1997)
La Hilux cinquième du nom a régné de 1988 à 1997, tout en développant trois concepts : la puissance, le confort et la robustesse. Cette itération a introduit de nouvelles fonctionnalités pour marquer son entrée dans l’ère moderne avec un design plus raffiné.
Elle se présente donc sur le marché sous trois types de châssis, qui sont toujours d’actualité à nos jours. Cela concerne la version en simple cabine, en double cabine et en Xtra Cab. L’habitacle a subi pas mal d’améliorations afin d’offrir une expérience de conduite luxueuse, digne de son nom. Le matériau d’isolation est renforcé pour réduire le bruit interne, mais aussi pour mieux résister à la rouille.
Pour satisfaire la demande qui ne cesse de se croître, Toyota s’est lancée dans le codéveloppement avec d’autres constructeurs. Elle a donc conclu un accord de partenariat avec General Motors afin de produire l’Hilux dans l’usine de GM à Fremont, en Californie. Plus tard, elle a contacté Volkswagen pour développer la VW Taro, une version remaniée de l’Hilux pour l’Europe. Cette collaboration n’était que bénéfique pour les deux fabricants. La Japonaise pouvait enfin attaquer le marché européen, tandis que l’Allemande avait en sa possession une camionnette d’une tonne.
6e génération (1997 – 2005)
Toujours dans l’optique de satisfaire ses clients, la société mère de Hino Motors continue d’apporter des améliorations significatives à son pick-up. Le nouveau Hilux de 2007 répond au désir croissant des consommateurs, qui souhaitaient avoir un véhicule utilitaire polyvalent et confortable.
Toyota a donc fait de sa voiture à carrosserie en échelle un SUV qui sert à la fois d’une voiture familiale et d’un 4×4 tout-terrain. Le nombre de moteurs à essence disponibles est réduit à quatre, alors que les options de moteur diesel sont passées à six.
Cette sixième génération marque la fin de commercialisation et production de l’Hilux dans son pays d’origine. C’est la Thaïlande qui devient le principal centre d’exportation du modèle. D’autres usines sont implantées en Colombie et au Venezuela afin de prendre pied sur le marché sud-américain.
7e génération (2005 – 2015)
Tout au long de sa carrière, la Toyota Hilux s’est imposée comme la référence des pick-up luxueux, tout en dominant le marché. Même si les usines locales en Amérique du Sud et en Afrique du Sud continuent d’approvisionner leurs régions, la Thaïlande a augmenté sa capacité de production afin de servir 140 pays. L’Hilux VII a fait peau neuve deux fois au cours de sa production. Le premier a eu lieu en 2008 et le second en 2011.
Côté mécanique, une boîte automatique à cinq vitesses s’ajoute au catalogue de l’Hilux. Elle vient pour compléter la boîte manuelle à cinq rapports et la boîte automatique à quatre vitesses, déjà existantes. Cette septième génération conserve la robustesse de son aîné, mais veut avant tout s’adapter aux évolutions du XXIe Siècle. Non seulement confortable, elle se démarque aussi par sa conduite améliorée et sa remarquable flexibilité.
8e génération (2015 –)
Lancée en 2015, la huitième et actuelle génération de la gamme Hilux souligne l’engagement de Toyota envers le marché des véhicules utilitaires. Elle se décline désormais en plusieurs variantes, avec un large choix de moteurs. Cela va d’un moteur à essence Dual VVT-i de 2,0 litres à une gamme de moteurs diesel VVT-i V6 de 4,0 litres. En 2020, cette itération a subi un restylage, lui donnant une allure encore plus raffinée à l’intérieur comme à l’extérieur.
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55 ans après, la gamme poursuit toujours sa lancée
En 2019, Toyota a confirmé que d’ici 2025, son 4×4 légendaire sera disponible en version tout-électrique afin de se conformer aux normes antipollution. Mise à part cette variante, un autre modèle verra bientôt le jour, mais qui sera une exclusivité pour le marché indien.
Même après 55 ans de pure victoire, l’Hilux continue de tracer sa trajectoire de gloire sans fin. La marque aux ellipses a récemment annoncé son arrivée en Inde. Apparemment, la vocation de Toyota ne se limite pas qu’à produire en masse des voitures. Elle veut aussi aider les pays en développement à devenir un pays développé, en implantant d’autres usines en Argentine et au Pakistan.
Pour développer cette variante indienne, Toyota a pris en compte le retour de ses clients à travers le monde. Il en résulte alors un modèle conçu pour redéfinir sa robustesse, sans pour autant sacrifier son aspect luxueux ou pratique.
L’intérieur de la cabine sera remarquablement silencieux, permettant aux passagers d’établir une bonne communication dans toutes les conditions. Cela rend le véhicule d’un véritable compagnon pour les longs trajets dans des environnements précaires. À ces caractéristiques s’ajoutent son autonomie et sa consommation de carburant raisonnable, qui font partie de ses arguments de vente.
Découvrez l’évolution de la Toyota Hilux ici :
Toyota Hilux et les évènements qui ont marqué son histoire
La Toyota Hilux a été la voiture préférée en temps de guerre, notamment grâce à sa robustesse et sa flexibilité. Andrew Exum, l’analyste du terrorisme mondial l’a même donné un surnom, la version automobile de l’AK-47.
La Libye et le Tchad s’affrontaient dans un conflit dans les années 1980. L’Hilux et la Land Cruiser étaient le moyen de transport préféré. Pas étonnant que la guerre soit appelée la « Guerre de Toyota », contribuant à la notoriété des véhicules.
Avant même les exploits très médiatisés de l’émission Top Gear, le nom Hilux était déjà connu pour sa durabilité. Les tentatives de destruction qu’ont faites Clarkson, Hammond et May durant le programme ont juste consolidé la réputation de cette Toyota comme invincible.
L’Hilux et la Land Cruiser étaient le moyen de transport préféré. Pas étonnant que la guerre soit appelée la « Guerre de Toyota »
Le trio de la célèbre émission britannique a donc opté pour un modèle de la quatrième génération pour faire le test. L’épreuve consistait donc à le noyer, le brûler et le jeter d’un haut bâtiment. La voiture au coloris rouge a su résister aux chocs, ce qui lui a valu le titre de 4×4 indestructible.
En 2008, Toyota Racing Development a conçu un Hilux suralimenté de 300 ch, une exclusivité pour le marché australien, en 2008. Cela a incité le groupe Imperial Toyota à créer sa propre version. L’Hilux modifié a ensuite participé au Rallye de Dakar 2012, et remporte la deuxième, la troisième et la quatrième place au cours de quatre années consécutives. C’était en 2019 qu’elle a pu gagner la course. Découvrez l’extrait des tests dan Top Gear, sur la BBC.
Toyota Hilux, la référence des voitures utilitaires
La Toyota Hilux est l’une des rares voitures qui ont su franchir le cap de 50 ans. Elle s’est même forgé une solide réputation tout au long de sa carrière. Bien que cette auto ne fût pas à l’origine fabriquée par Toyota, elle est vite devenue le modèle iconique de la marque aux ellipses.
Cette camionnette est le modèle phare de la firme japonaise depuis 1968. Elle doit en grande partie sa réussite à sa robustesse, son confort et sa puissance. La dernière version en date promet encore de belles choses, ce qui en fait le choix incontournable si vous cherchez un véhicule fiable et maniable.