On pensait Tesla définitivement installée dans le haut du panier. Pourtant, la marque américaine crée la surprise en lançant la Tesla Model Y Standard dans l’Hexagone. Produite à Berlin, cette version décroche le précieux éco-score ouvrant droit à la prime CEE, qui remplace depuis juillet 2025 le bonus écologique. Grâce à ce coup de pouce, son prix descend à 35 790 euros pour les foyers modestes. Une offre qui tombe à point nommé pour Tesla, en quête d’une relance face à la montée des concurrents européens et chinois. Alors même que le Model Y a été la voiture électrique la plus vendue en France en septembre 2025.
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Un prix sous les 37 000 euros grâce à la prime CEE
En affichant son SUV à 39 990 euros, Tesla avait déjà surpris. Mais avec la prime CEE, le constructeur passe à la vitesse supérieure. Cette aide, comprise entre 3 100 et 4 200 euros selon la situation du foyer, fait tomber le prix du Model Y Standard à 36 890 euros, voire 35 790 euros pour les ménages les plus modestes. À ce niveau, le SUV américain se retrouve face à des modèles comme le Renault Scénic E-Tech ou le Peugeot e-3008, pourtant, moins performants sur le papier.
Contrairement à l’ancien bonus écologique, cette nouvelle aide ne dépend plus du budget de l’État. Elle est désormais financée par les fournisseurs d’énergie, comme EDF, TotalEnergies ou Engie, chargés de compenser leurs émissions de CO₂. Une manière pour le gouvernement de faire participer le secteur privé à la transition énergétique. Sans, pour autant, réduire les avantages accordés aux acheteurs.
Si la Tesla Model Y Standard bénéficie de cette prime, c’est grâce à son éco-score supérieur à 60. Elle l’a obtenu grâce à sa production à Berlin-Brandebourg, un choix déterminant. Ce score prend en compte l’empreinte carbone de la fabrication, le transport jusqu’en France et le cycle de vie global du véhicule. Importée de Chine, la voiture aurait été disqualifiée d’office à cause du transport maritime.
Le calendrier, pour une fois, joue en faveur de Tesla. L’annonce d’éligibilité est tombée fin octobre. Juste avant la mise en place d’une prime complémentaire de 1 000 euros prévue pour les véhicules à batterie européenne. Si cette mesure se concrétise, le prix du Model Y pourrait encore baisser. Et à ce niveau de tarif, la concurrence aura bien du mal à suivre.
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Un restylage épuré pour atteindre ce tarif record
Pour faire baisser le prix sans renier son ADN, Tesla a revu sa copie jusque dans les détails. Le Model Y Standard se veut avant tout une version plus simple, mais pas bâclée. À l’extérieur, le bandeau LED matriciel du capot disparaît, tout comme les prises d’air latérales. Elles cèdent la place à des éléments plus sobres. Les feux arrière sont également simplifiés, et la palette de couleurs se limite à trois teintes : gris foncé de série, noir et blanc en option à 1 300 euros. Pas de rouge ni de bleu.
À bord, la différence saute aux yeux. Les sièges passent en tissu, sans ventilation à l’avant ni chauffage à l’arrière. Le système audio se contente de sept haut-parleurs, contre treize sur les versions supérieures. La console centrale est plus dépouillée, le volant se règle manuellement et certains ajustements de siège se font directement depuis l’écran tactile. Les vitres simples remplacent le double vitrage, tandis que les amortisseurs passifs offrent une conduite plus ferme, moins filtrée.
Le toit vitré reste bien présent, mais il est désormais recouvert d’un ciel de toit en tissu gris. Ce choix permet à la marque d’utiliser les mêmes lignes d’assemblage tout en réduisant les coûts. L’éclairage d’ambiance, le filtre HEPA et le mode Bioweapon Defense disparaissent ; de même pour l’écran arrière destiné aux passagers. En revanche, les équipements de base, tels que l’écran central 15,4 pouces, Autopilot, charge à induction et climatisation bi-zone, restent bien là.
Côté performances, rien ne change. La Tesla Model Y Standard conserve ses 534 km d’autonomie WLTP, passe de 0 à 100 km/h en 7,2 secondes et atteint 201 km/h en vitesse de pointe.
Bon plan ou coup marketing ? Ce qu’en disent les critiques et le marché
En tout cas, ce repositionnement n’a pas laissé les fans indifférents. Sur les réseaux, beaucoup saluent une Tesla enfin plus accessible. D’autres, en revanche, regrettent un modèle « au rabais », jugé trop dépouillé pour seulement 5 000 euros d’écart avec la version supérieure. Même sur Reddit ou X, où la marque compte d’ordinaire de fervents défenseurs, les avis se divisent. Certains pointent la disparition d’éléments de confort, d’autres estiment que Tesla a su aller à l’essentiel.
Pour les acheteurs pragmatiques, les chiffres parlent d’eux-mêmes. À 36 890 euros, la Tesla Model Y Standard affiche 534 km d’autonomie WLTP et l’accès au réseau de recharge Tesla. Un atout que la concurrence peine encore à égaler. En face, le Renault Scénic E-Tech débute à environ 37 200 euros pour 429 km d’autonomie. Une Peugeot e-3008 tourne, de son côté, autour de 37 000 à 40 000 euros selon la version. Des différences qui jouent en faveur du SUV californien. D’autant que sa production européenne lui ouvre aussi la porte des flottes d’entreprise et de leurs avantages fiscaux.
Il semble que le constructeur a compris qu’en Europe, le pouvoir d’achat reste un frein à l’électrique. En proposant un modèle plus rationnel sans trahir ses valeurs, il reprend pied dans un marché où les marques chinoises montent en puissance. Et où les constructeurs historiques se battent pour rester compétitifs.
Les essais clients débuteront le 8 novembre dans les centres Tesla français, avec les premières livraisons attendues dans la foulée. Pour ceux qui hésitent, ce sera l’occasion de juger par eux-mêmes. Le confort, l’insonorisation et la finition diront si la firme d’Elon Musk a vraiment trouvé le bon équilibre.
