Choses promises, choses dues. Emmanuel Macron a précisé les contours de son programme de leasing à hauteur de 100 euros par mois. Cependant, cette offre s’appliquera uniquement aux voitures électriques produites en Europe, à priori, la France. Ce dispositif devrait être lancé en novembre, et sera suivi peu après de l’ouverture des précommandes. Que devez-vous savoir sur cette aide gouvernementale, destinée aux foyers français les plus modestes ? Réponse dans cet article.
Sommaire :
« Leasing social » entrera en vigueur dès l’année prochaine
Emmanuel Macron est déterminé à atteindre une mobilité zéro émission d’ici 2030. Il s’est donc fixé comme objectif de rendre la voiture électrique accessible pour tous. Le président s’engage à mettre en place un système de leasing qui permettrait d’acheter un VE pour seulement 100 euros par mois.
Ce programme faisait partie des promesses faites par Emmanuel Macron, ce qui a conduit à sa réélection en 2022. Souvent évoqué, ce plan n’a jamais été formellement présenté au grand public. Du moins, jusqu’à ce que le chef d’État ait brièvement évoqué le sujet, lors de son interview télévisé du 24 septembre 2023. Il a déclaré que « d’ici la fin de l’année, on va finaliser ce leasing que j’avais promis. »
« On va mettre en place un système, qui, à raison de 100 euros par mois, permettra d’acheter des véhicules électriques produits en Europe, qu’ils vont pouvoir amortir. » A-t-il continué lors de son allocution ? Les contours sur ce projet se dessinent peu à peu bien qu’il faille encore attendre pour avoir plus d’informations.
Il paraît que le gouvernement travaille encore sur quelques détails du dispositif. Le lendemain, à la suite du Conseil de planification écologique, il a réitéré que le leasing social prendra de l’effet dès 2024.
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Une présentation officielle en novembre
La manière dont le gouvernement compte atteindre ce seuil de 100 euros reste encore inconnue. Ce qui est également le cas pour la contribution demandée aux constructeurs pour faire de projet ambitieux une réalité. En tout cas, le financement de ce système social devrait être partagé entre l’État, les organismes bancaires et les constructeurs automobiles partenaires.
Même si la mise en œuvre de ce programme complexe prendra du temps, le président de la République française a fait une annonce saisissante. Toujours à l’issue du Conseil de planification écologique du 25 septembre, il a révélé que des informations plus détaillées seront dévoilées en novembre. « Ce ne sera que, pour 2024, quelques dizaines de milliers de modèles, mais ce sera l’ouverture de ce guichet », a-t-il ajouté.
Cela semble suggérer que les précommandes des voitures auront également lieu en cette période. Les premières livraisons étant prévues pour le début de l’année 2024. Lors de son allocution, Emmanuel Macron explique la raison pour laquelle il a fallu attendre novembre pour révéler les détails de son leasing social. « Nous voulons que le dispositif soit juste et bien ciblé et qu’il donne accès à des véhicules électriques qui sont produits en Europe pour éviter que nous ayons une politique d’accès qui en quelque sorte vienne contredire notre politique industrielle. », précise-t-il.
Une offre spéciale pour les ménages les plus modestes
L’acquisition d’une voiture électrique reste inaccessible pour certaines familles en raison de son prix élevé par rapport à un modèle thermique. Afin de démocratiser ce type de véhicule, le pouvoir exécutif a mis en place ce programme d’aide à l’achat. Il convient toutefois de noter que tout le monde n’aura pas accès à ce dispositif de « leasing social ».
Le ministre de Transport, Clément Beaune, a souligné que des « critères de revenu » devraient être respectés pour être éligibles. Invité sur le plateau de France Inter le 26 septembre, il a également précisé que l’objectif serait de simplifier au maximum les démarches administratives pour les usagers. Dans ses propos, le ministre chargé des Transports laisse croire qu’aucun apport personnel ne sera demandé aux personnes concernées.
Selon l’explication de Beaune, « il faut que l’on puisse s’inscrire, réserver le modèle et payer les 100 euros par mois dès le début ». Ensuite, c’est au constructeur ou au loueur, et l’État d’entreprendre une négociation afin de réduire les coûts. À noter que cette offre de location mensuelle s’ajoute au bonus écologique.
Elle s’adresse spécifiquement aux ménages français dont le revenu fiscal de référence annuel ne dépasse pas 14 089 euros. Dans un premier temps, cette mesure s’appliquera à environ 100 000 personnes vivant en France.
Vous pouvez visionner dans cette vidéo l’échange entre le ministre délégué chargé des Transports et la journaliste Sonia Devillers :
Seules voitures électriques « made-in-France »
Comme l’a précisé à mainte reprise Emmanuel Macron, seuls les véhicules fabriqués en Europe seront éligibles à ce programme. Pour l’heure, ni le président ni le gouvernement ne divulguent le premier lot des voitures aptes au leasing social.
Le ministre des Transports a cependant donné quelques indices lors de son interview avec France Inter. « Nous sommes en train de finaliser ces discussions avec nos deux grands constructeurs, notamment Stellantis et Renault. Les modèles précis seront dévoilés d’ici la fin de l’année. » Déclare Clément Beaune.
Fort probable que les futurs modèles tels que la Renault 5, la Citroën e-C3 et la Fiat e-600 figurent parmi les choix. Le point commun de ces trois citadines est qu’elles devraient coûter moins de 25 000 euros en entrée de gamme. Elles sont aussi toutes produites en Europe et appartiennent aux groupes précités. D’autres options potentielles telles que la Twingo E-Tech Électrique ou la Peugeot e-208 restylée seraient de partie. Même si la Twingo est déjà disponible sur le marché et elle va bientôt tirer sa révérence.
Il est certain que toutes les voitures assemblées en Chine ne seront pas prises en charge. Exactement comme le cas du bonus écologique 2024.
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Pour quelle durée sera le leasing social ?
Jusqu’à présent, aucune information n’a été fournie quant à la durée du contrat de bail. Toutefois, il devrait être à long terme, pouvant aller jusqu’à 5 ans. Il se pourrait aussi que les contrats imposent une limite de kilométrage annuel de 10 000 à 15 000 kilomètres.
Cette offre instaurée par le gouvernement ne nécessiterait pas de frais d’assurance, d’entretien du véhicule ou de la recharge. Du moins, c’est que le cabinet de la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runnacher, précisait en juillet dernier. Selon le ministre délégué chargé des Transports, le dispositif du leasing social n’exigera aucun apport personnel.
Reste à attendre les prochaines déclarations pour obtenir davantage de détails sur ce programme de leasing social.