S’il y a bien des marques automobiles qui associent habilement le luxe et le confort à une conduite sportive, Bugatti en fait partie. Depuis plus d’un siècle, cette marque italo-française fascine les passionnées d’automobile du monde entier. Nichée dans le segment des surpercars, elle s’est surtout fait un nom en introduisant le Type 35 et le Type 50, 55, 57. Elle devient aussi célèbre grâce à ses nombreuses victoires en compétition. Mais comment cette petite entreprise autrefois prometteuse est-elle passée aux mains de Volkswagen ? Retrouvez la réponse dans les prochaines lignes de cet article.
Sommaire :
Bugatti, une marque de centenaire qui s’est bien illustrée
Passionné de la mécanique dès son plus jeune âge, Ettore Bugatti présente sa première création automobile en 1900. Baptisée la Bugatti Type 2, cette voiture se mue avec un moteur innovant de quatre cylindres. Le designer italien a su dès le début conquérir le cœur des connaisseurs à l’époque. Au cours de sa carrière, Ettore a déposé une demande de près de 1000 brevets, reflétant son ingéniosité.
Aujourd’hui, on connait surtout la marque par sa combinaison gagnante de luxe et de sportivité. Et ça a toujours été le cas. En fait, le constructeur a su fusionner de manière transparente sa passion pour le sport auto et son talon de designer. Chaque véhicule paraît comme un chef-d’œuvre, étant fabriqué soigneusement à la main avec une attention minutieuse aux détails. C’est ainsi que son entreprise se fait un nom, d’autant plus que le constructeur participe activement aux courses de l’époque. Il compte plus de 10 000 victoires en compétition.
En 1909, l’entreprise s’installe à Molsheim en Alsace, là où se trouve son siège social actuellement. Malgré les hauts et les bas, la marque française revient plus forte que jamais. Cent-quatorze ans se sont écoulés, mais Bugatti continue de nous émerveiller avec ses modèles emblématiques. La Chiron cartonne encore plus que la Veyron, mais les deux restent des voitures extraordinaires. C’est le symbole ultime de luxe, d’exclusivité et de performances ahurissantes.
Cette vidéo va vous présenter les modèles de la marque, avec la vitesse maximale (théorique) :
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Les épreuves difficiles qui ont mené au déclin de la marque
Pour Bugatti, le ciel n’était pas toujours bleu. La marque s’est confrontée à une série d’épreuves qui ont marqué à jamais son histoire.
L’échec commercial de la Bugatti Royale
La collaboration entre Ettore et son fils s’inscrit aussi dans l’héritage de Bugatti. Chaque modèle est déjà unique en son genre. Jean Bugatti apporte cependant une fine touche esthétique, rendant chaque véhicule encore plus exclusif. Ils produisent ensemble la fameuse Bugatti Royale, une luxueuse automobile de 300 chevaux. La Bugatti Royale était si onéreuse que seuls six exemplaires ont été produits. La crise financière des années 1930 ne permettait pas à ce beau joyau de cartonner.
Cet échec commercial marque la toute première épreuve que le fabricant a dû affronter. Ce modèle reste toutefois une grande réussite sur le plan esthétique et technique, avec son gros moteur de 12 763 cm3. Malgré cela, Bugatti a su rebondir et continue sur sa lancée, avec Jean au règne de l’entreprise à partir de 1936.
La mort tragique du fils d’Ettore Bugatti
En 1939, deux grands évènements secouent l’entreprise. D’un côté, la Bugatti Type 57 signe une victoire remarquable et peut-être sans précédent aux 24 heures de Mans. De l’autre, Jean Bugatti décède dans un accident au volant du même véhicule. Tout comme son père, il était aussi passionné du sport auto. Ettore l’empêche de devenir un pilote de course, il se charge lui-même de tester ses prototypes de véhicules. C’est ainsi qu’il perd sa vie.
Face à ce drame, Ettore n’a jamais pu se remettre complètement. Si vous êtes intéressés par son histoire, vous pouvez visionner cette vidéo :
L’implication de la guerre mondiale
Ettore devient à nouveau le dirigeant de Bugatti, tout juste à la veille de la Seconde Guerre. Alsace appartenant encore à l’Allemagne à l’époque, l’usine se trouve dans une zone interdite. Confisquée par les nazis, elle finit par disparaître.
Le designer ambitieux d’autrefois réussit à reprendre le règne de son usine en 1945. Il tente alors de relancer la production automobile au milieu des dettes et du manque de fonds. Le 21 août 1947, Ettore Bugatti s’éteint sans successeur, sonnant la fin de la marque. Il emporta avec lui les années glorieuses de sa marque.
Le changement de dirigeant à plusieurs reprises
La reconstruction de l’usine se poursuit, mais à un rythme modéré que cela a duré jusqu’en 1951. C’était aussi l’année où Rolland Bugatti, un autre fils d’Ettore, obtient la direction de l’entreprise. En collaboration avec le pilote Pierre Marco, les deux hommes rencontrent des difficultés financières.
Ils passent donc en action en 1960 et introduisent le Type 101 pour sauver la marque. C’était une tentative infructueuse, car la voiture n’a pas pu séduire les clients. Les raisons concernent la conception et l’esthétique, peu attrayantes. Son prix élevé finira par achever le Type 101. Bien qu’elle partage son châssis avec le fameux Type 57, cette voiture n’a été produite qu’en quantité limitée.
Le groupe Hispano-Suiza rachète l’entreprise en 1963, la production automobile fut donc abandonnée. L’usine de Molsheim se transforme en une base aéronautique. Cette activité se poursuit jusqu’à aujourd’hui, sous le nom de Safran Landing Systems, anciennement Messier-Bugatti-Dowty.
Émerveillé par les œuvres d’Ettore Bugatti, Romano Artioli rachète la licence en 1987 afin de redonner vie à cette marque emblématique. Baptisée cette fois-ci Bugatti Automobile SpA, la société s’implante à Luxembourg. Quatre ans plus tard, elle lance la Bugatti EB110 pour célébrer le 110e anniversaire du fondateur. Cette voiture s’inscrit de manière extravagante dans la tradition de Bugatti, alliant le luxe et la performance.
Avec un moteur V12 quadriturbo délivrant 560 chevaux et une transmission intégrale, l’EB110 devient la voiture la plus rapide de son temps. L’utilisation du cuir et de carbone en matière de conception augmente cependant le coût de fabrication. Cela impacte également l’étiquette de prix que l’automobile porte sur le marché. Avec seulement une centaine d’exemplaires produits, la société fait faillite en 1996.
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La renaissance de Bugatti après l’acquisition par Volkswagen
AG Volkswagen, sous la direction de Ferdinand Piëch, relance Bugatti en acquérant tous ses droits. Le groupe réouvre l’usine à Molsheim et crée Bugatti Automobile S.A.S. Son principal objectif est de faire revivre cette marque emblématique, qui a su révolutionner l’industrie automobile. L’année 1998 marque donc un tournant décisif dans l’histoire de Bugatti, lui offrant de nouvelles opportunités pour s’évoluer et prospérer.
Pour le géant de l’industrie automobile, cela lui permettra de conquérir le marché des voitures ultraluxueuses. Dans cette optique, il lui attribuera toutes les ressources nécessaires tant sur le plan financier qu’au niveau de l’expertise. Tout cela dans la poche, Bugatti a pu de nouveau s’imposer comme le leader des véhicules de luxe. Grâce à cette collaboration, elle peut pleinement exploiter son potentiel en termes de recherche, de développement, sans dévaloriser son héritage historique.
Pour marquer le retour en force de la marque Italo-Germano-Française, Bugatti présente l’EB118 au salon de Paris de 1998. Cette voiture s’inscrit dans la tradition de son créateur. Elle allie en toute transparence le luxe, la puissance et les performances inégalées. Conçue conjointement par Giugiaro et Volkswagen, elle est la première à introduire dans l’industrie le moteur à 18 cylindres de type W.
L’année suivante, la Bugatti EB218 voit le jour au salon de Genève. Toujours équipé du même moteur révolutionnaire, ce modèle à quatre roues motrices permanente délivre 555 chevaux. Avec une telle puissance, pas étonnant qu’elle atteigne sans effort une vitesse maximale de 300 km/h. À cette caractéristique impressionnante s’ajoutent ses lignes élégantes, son design dynamique et son intérieur luxueux.
Une Bugatti EB18/3 Chiron débarque sur la scène du salon auto de Francfort en 1999. Inspirée du pilote de course du même nom, cette voiture incarne à la fois la puissance et l’élégance. Le prototype préfigure l’avenir des prochaines voitures de Bugatti.
Comment Volkswagen a-t-il donné un second souffle à Bugatti ?
Bugatti et Volkswagen poursuivent leur chemin ensemble. Arrive enfin 2005, l’année à laquelle Bugatti Veyron entre dans l’histoire fascinante de Bugatti, et de l’industrie en général. Ce supercar hors du commun se déplace avec un moteur W16 quadriturbo, développant jusqu’à 1001 chevaux. Affirmant la suprématie de Bugatti en termes de performances, ce véhicule devient la référence. Une telle puissance lui permet de battre sans effort tous les records de vitesse. Chanceux sont ceux qui ont eu le privilège de la côtoyer dans les rues !
Volkswagen n’en a pas fini de nous surprendre. Elle lance la Bugatti Chiron en 2016, marquant une nouvelle fois son engagement à faire briller Bugatti. Sous le capot de ce supercar se trouve un moteur W16 quadriturbo de 8 litres. Le plus frappant dans cette voiture, c’est sa puissance stupéfiante de 1 500 ch et son énorme couple de 1600 Nm. Bugatti repousse encore une fois les limites de l’ingénierie automobile et offre à ses clients très distingués une expérience de conduite inégalée.
Malgré la réussite incontestable de la Bugatti sous l’égide de Volkswagen, ce dernier décide de céder la marque. En réalité, le groupe veut cesser d’investir des fonds dans les marques de luxe, mais à faible production. Il consacre désormais ses ressources aux nouvelles technologies considérées comme l’avenir de l’industrie automobile. Cela concerne les moteurs électriques et la conduite autonome. En novembre 2021, Bugatti Automobiles SAS devient Bugatti Rimac à la suite d’une joint-venture entre Rimac Groupe et Porsche AG.
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Une nouvelle ère, sous la direction de Rimac ?
Sans que vous ne le sachiez, Rimac est un constructeur croate qui se focalise dans la production des véhicules électriques. Depuis l’acquisition, la jeune entreprise détient 55 % des actifs de Bugatti, si les 45 % restant appartiennent à Porsche via un transfert d’actions.
Notez également que Porsche Automobil Holding SE est la principale actionnaire de Volkswagen, et possède une part d’actions de Rimac.
Bugatti-Rimac combinera l’expertise des deux fabricants pour lancer des véhicules électriques, tout en conservant la riche histoire de Bugatti. Aura-t-on donc l’opportunité de voir une Bugatti Chiron 100 % électrique ? L’avenir nous le dira ! En tous cas, des hypercars à zéro émission verront bientôt le jour.