Depuis 1990, la Renault Clio s’est imposée comme une icône de l’automobile. Déclinée en cinq générations, avec une sixième attendue en 2026, elle a séduit plus de 16 millions de conducteurs à travers le monde. Tout a commencé avec la Clio I, un modèle qui a révolutionné le segment des citadines et placé Renault au sommet. Qu’est-ce qui a fait son succès ? Quelles innovations ont marqué son époque ? Revenons sur l’histoire captivante de cette petite voiture devenue grande.
Sommaire :
L’histoire de la Renault Clio I : de la Super 5 à la légende
À la fin des années 1980, l’industrie automobile connaît une transformation majeure. Les petites voitures prennent la lumière, portées par le succès de modèles comme la Peugeot 205. Renault était pourtant le leader avec la Renault 5 et la Super 5, commence à perdre du terrain face à une concurrence plus dynamique. Le défi est donc simple : concevoir une voiture capable de rivaliser avec ces nouveaux modèles tout en apportant une réelle innovation. À l’époque, cet objectif semble ambitieux. En effet, il s’agit non seulement de séduire une clientèle fidèle, mais aussi d’en conquérir une nouvelle. Notamment ceux qui sont attirés par la montée en gamme des petites caisses.
Sous l’impulsion de son PDG, Raymond Lévy, la marque tricolore décide de lancer le projet Clio. Ce modèle doit symboliser la modernité, tant par son design que par ses équipements. Le choix du nom, « Clio », reflète l’ambition de Renault de créer un modèle intemporel, inspiré de la muse de l’Histoire dans la mythologie grecque.
Dès son lancement en juin 1990, la Renault Clio I représente une rupture avec ses prédécesseurs. Elle abandonne les lignes anguleuses de la Super 5 pour des formes arrondies et modernes. Présentée comme une citadine haut de gamme, elle propose des équipements rares pour l’époque : climatisation, direction assistée, rétroviseurs dégivrants. « Une petite qui a tout d’une grande », comme le dit son célèbre slogan publicitaire.
Disponible d’abord en version 5 portes, puis en 3 portes quelques mois plus tard, la Clio a immédiatement fait sensation. Son design, son habitabilité et son confort en font un succès commercial. En 1991, elle est élue Voiture de l’année en Europe. Ce prestigieux titre consolide sa place sur le marché et booste ses ventes.
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Ce qui a fait le succès de la Renault Clio I
En moins de huit ans, la Renault Clio I connaît un immense succès, avec 4,2 millions d’exemplaires écoulés dans 120 pays. Elle séduit par son rapport qualité-prix attractif et son image de fiabilité et de modernité. Ce succès consolide la position de Renault sur le marché des citadines polyvalentes et marque un tournant dans l’histoire de l’automobile française.
Sur le plan esthétique, la Renault Clio premier du nom révolutionne le design des citadines. À une époque où les lignes anguleuses prédominent encore, elle ose des courbes fluides et élégantes. Ses proportions équilibrées, son capot légèrement plongeant et sa grande surface vitrée projettent une image moderne et accueillante. Contrairement à la Super 5, qui était plus rustique dans son apparence, la Clio adopte un style chic et urbain. Son design est surtout pensé pour séduire un large éventail de conducteurs en quête d’un véhicule polyvalent.
Côté équipements, la petite Française introduit des options inédites pour une citadine des années 1990. Elle propose des options haut de gamme qui, jusque-là, étaient réservées aux segments supérieurs. Parmi elles, on trouve l’ABS pour une meilleure sécurité, la climatisation qui reste un luxe pour l’époque. Elle inclut des rétroviseurs électriques dégivrants pratiques en hiver, ainsi qu’une boîte automatique qui était encore rare sur ce segment. Ces éléments renforcent son image premium. Même les versions d’entrée de gamme offrent un confort supérieur à celui de nombreuses concurrentes.
Renault a également su répondre à des attentes variées grâce à des finitions bien pensées :
- RL: une version minimaliste, parfaite pour un premier achat économique.
- RN : Une finition intermédiaire idéale pour les familles.
- RT : Une version haut de gamme, pensée pour les conducteurs exigeants.
- Baccara : Un modèle de luxe, unique dans sa catégorie, avec sièges en cuir et inserts en bois.
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Les trois phases de la Renault Clio I : une évolution maîtrisée
Au fil de ses huit années de production, la Renault Clio I a évolué à travers trois phases distinctes. Chacune marquait une étape clé dans son histoire.
Phase 1 (1990-1994) : Le lancement d’une icône
Lancée en juin 1990, la Clio se démarque de la Super 5 avec un design moderne aux lignes arrondies. Renault décline ce modèle en plusieurs motorisations : 1,1 l de 50 ch pour les usages économiques. Les versions sportives comme les 16S et la Williams bénéficiaient, quant à eux, des moteurs performants de 1,8 l et 2,0 l. Pratique, elle propose un coffre de 265 litres. Ses finitions supérieures comme la Baccara introduisent luxe et confort dans une citadine.
Phase 2 (1994-1996) : Une mise à jour stratégique
En 1994, Renault modernise la Clio avec des feux arrière bombés, une calandre revisitée et des baguettes latérales plus marquées. Les équipements évoluent également : les modèles de base gagnant en praticité avec l’ajout d’un essuie-glace arrière. De leur côté, les versions haut de gamme se dotent d’airbags et de rétroviseurs électriques. Ces changements reflètent l’engagement du constructeur français à maintenir la Renault Clio I en phase avec les attentes de son époque.
Phase 3 (1996-1998) : Une transition vers la modernité
La dernière phase, introduite en 1996, adopte des lignes plus arrondies pour harmoniser la Clio avec les nouveaux modèles de Renault. L’intérieur est modernisé avec des matériaux de meilleure qualité et un volant à trois branches. Les finitions supérieures incluent désormais un double airbag, confirmant son image de citadine avancée. En 1998, elle a cédé sa place à la Clio deuxième du nom.
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Les variantes de la Clio première génération : des séries limitées aux versions sportives
Renault a multiplié les éditions spéciales pour maintenir l’engouement autour de la Renault Clio I. Parmi les plus célèbres, on cite :
- Clio Elle : conçue pour un public féminin, avec des détails esthétiques spécifiques et des accessoires assortis.
- Clio NRJ : une série limitée avec un système audio renforcé, ciblant les jeunes mélomanes.
- Clio Alizée : dotée de la climatisation, parfaite pour les climats chauds.
Cette toute première Clio marque l’entrée de la marque française dans l’univers des petites sportives. La Clio 16 S, avec ses 140 ch, propose des performances dignes des meilleures GTI de l’époque. La Clio Williams, quant à elle, devient une légende. Avec son moteur 2,0 l de 150 ch, elle rivalise avec la Peugeot 205 GTI et s’impose comme une icône des rallyes.
Dès 1995, Renault expérimente avec une version électrique de la Clio I. Bien qu’elle ne soit produite qu’en quantité limitée, cette variante illustre la capacité d’innovation du constructeur. Cependant, son autonomie limitée (environ 80 km) et son coût élevé freinent son adoption massive.
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Les défauts de la Renault Clio I
Bien que la Clio 1 innove dans de nombreux domaines, elle reste en retrait sur la sécurité passive. Lors des tests Euro NCAP, elle obtient une note de 1,5 étoile. Un score qui était tout simplement insuffisant pour rassurer pleinement les acheteurs soucieux de leur sécurité. Sa structure, bien que renforcée par rapport à la Super 5, manque de rigidité, notamment lors de chocs latéraux.
Le choix des motorisations sur la Clio I est vaste, mais toutes ne brillent pas par leurs performances. Les moteurs essence comme le 1,4 Energy étaient appréciés, car ils offrent un bon compromis entre puissance et consommation. Ce qui n’était pas le cas pour le diesel 1,9 D, critiqué pour sa faible puissance (65 ch) et son bruit important. De plus, les versions sportives, bien qu’excellentes sur circuit, sont jugées trop rigides pour un usage quotidien.
Les versions d’entrée de gamme, comme la RL, manquent cruellement d’équipements essentiels. L’absence de vitres électriques ou d’essuie-glace arrière les rend peu pratiques par rapport aux standards actuels. Cela contraste fortement avec les finitions supérieures, beaucoup plus généreuses.
Une légende qui perdure aujourd’hui
Lors de son lancement, la Renault Clio I séduit par son design, ses équipements et ses tarifs attractifs. Une version milieu de gamme coûtait environ 10 000 euros après conversion, tandis que la prestigieuse Clio Baccara atteignait 16 000 euros. Ces prix compétitifs permettaient à Renault de toucher un large public. Sa citadine offrait des prestations souvent supérieures à celles des concurrentes comme la Peugeot 205 ou la Ford Fiesta.
Plus de 30 ans après son arrivée sur le marché, la Clio 1 continue de passionner les amateurs d’automobiles. Les modèles standards s’échangent aujourd’hui entre 1 500 et 3 000 euros, selon leur état. Les versions sportives, comme la légendaire Clio Williams, atteignent des sommets. Restaurée ou en excellent état, cette dernière peut dépasser les 30 000 euros. Ce prix reflète son statut d’icône et sa rareté.
Dans certaines régions, cette voiture est encore utilisée au quotidien. Sa robustesse, son entretien simple et ses coûts réduits en font une voiture idéale pour les trajets locaux ou comme second véhicule. Son design intemporel, qui traverse les générations, explique aussi pourquoi elle reste si appréciée.
En posant les bases du succès des générations suivantes, la Renault Clio I a marqué l’histoire des citadines. Son approche mêlant style audacieux, polyvalence et innovations a inspiré la Clio II et ses successeurs. Aujourd’hui encore, elle reste une référence sur le segment, incarnant parfaitement l’héritage de Renault. La cinquième génération renforce son succès en restant l’une des citadines les plus populaires en Europe. Quant à la sixième génération, attendue pour 2026, il reste à savoir ce qu’elle a à nous offrir pour perpétuer ce success story.
