La Citroën 2CV a laissé une trace indélébile dans l’histoire de l’industrie automobile. Elle est même devenue une véritable icône en étant le véhicule le plus vendu au monde, avec près de 5,1 millions d’exemplaires commercialisés entre 1948 et 1990. Sa construction a été décidée durant le conseil d’administration du groupe Michelin présidé par Pierre Jules Boulanger après le rachat de Citroën. Sa naissance a réellement révolutionné l’Histoire des quatre roues.
Sommaire :
La Toute Petite Voiture de Pierre Jules Boulanger
Michelin a acquis l’entreprise automobile Citroën en 1937 et a nommé Pierre Jules Boulanger à la tête de l’entreprise. Sa première ambition était de construire une voiture pour les paysans et les agriculteurs à faible revenu afin d’aider la maison mère à élargir ses activités. La 2CV était destinée à être un modèle économique à l’achat, à l’entretien et à la réparation. Cette description se base selon les résultats des enquêtes et des sondages effectués par la firme auprès du grand public. Boulanger a ensuite rédigé un cahier détaillé et précis du projet « TPV » (« toute petite voiture »).
Le concept était simple : concevoir un véhicule à quatre roues, avec quatre places assises, une boîte de vitesse à trois rapports, et capable de transporter une charge de 50 kg. La nouvelle Citroën devait aussi consommer moins de 3 litres de carburant aux 100 km, et être facile à entretenir. Sa conduite devait être à la portée des débutants et surtout, elle devait avoir une forte résistance à l’usure. Remplir ces critères a fait de la 2CV un véritable succès. La passion de la 2CV continue d’ailleurs de se perpétuer, comme dans cette vidéo.
Les prototypes de la Citroën 2CV lancés dans les années 30
Boulanger s’est associé à l’ingénieur André Lefebvre, un spécialiste de la traction, et au styliste Flaminio Bertoni pour mettre le projet à exécution. Le plan « 4 roues sous un parapluie » était alors en marche. Pierre Meyer et Alphonse Forceau étaient en charge de la suspension, et Jean Muratet a rejoint Flaminio Bertoni pour la carrosserie. L’esthétique et les performances trop valorisantes n’étaient pas admises dans le projet. Le cahier des charges était respecté à la lettre pour que la TPV soit conforme aux images des familles modestes.
Près de 49 prototypes ont été lancés dans les années 1930. Ceux-ci embarquaient un moteur bicylindre à plat de 375 cm³ dans une carrosserie en tôle ondulée, réalisée avec un alliage d’aluminium. Chacune des pièces passe au banc d’essais du centre de contrôle de La Ferté-Vidame. Jean Pierre Boulanger était présent à chaque étape de la construction. Citroën avait exclut tout excès de confort. Différents matériaux peu coûteux, mais solides face aux chocs ont été testés. L’éclairage s’inspirait des lucioles, et la carrosserie devient plus légère grâce au toit en toile cirée.
VOIR AUSSI : Citroën AX : une voiture citadine révolutionnaire en 1986
Une première présentation retardée par la guerre
La production des premiers modèles de 2CV a commencé le 1er septembre 1939, mais la Seconde Guerre mondiale a éclaté alors que la firme se préparait à présenter son premier modèle au salon de l’automobile. L’événement a détruit 250 voitures, avec seulement 3 exemplaires sauvegardés. Cela a permis à Citroën de les présenter le 7 octobre 1948, lors du cinquantième anniversaire du Salon de l’Automobile, à Paris.
Les Français, fatigués de la guerre, ont rapidement adopté la petite voiture. La presse l’a décrite comme une petite voiture confortable, robuste (apte à absorber les chocs) et facile à conduire. Elle a connu quelques problèmes de finition, mais peu de personnes en ont tenu rigueur. La Citroën 2CV était un succès commercial.
À la fin de la guerre, Citroën met au point un nouveau type de moteur à double cylindre. Toujours d’une capacité de 375 cm³, celui-ci adopte un refroidissement par air. La TPV a également bénéficié d’une boîte à trois vitesses surmultipliées. La voiture embarque également de nombreuses modifications. Cela concerne les prototypes afin de permettre à Citroën de présenter un modèle fiable, apte à convaincre le grand public.
Le symbole que représentait la Citroën 2CV
La sortie de la Citroën 2CV a marqué l’histoire de l’industrie automobile. Malgré son apparence modeste, la petite voiture est devenue un phénomène culturel en France, en Belgique et dans le monde entier. Les paysans, les commerçants et les agriculteurs l’ont adoptée pour sa simplicité, sa robustesse et son prix. Elle est même considérée comme l’emblème de l’individualité et de la liberté.
La « Dodoche », ou « Deudeuche », a connu de nombreuses versions après son introduction sur le marché. Le modèle AZ connait son lancement en 1954. Cette voiture s’équipe d’un moteur bicylindre de 425 cm³ avec 12 chevaux, et peut rouler jusqu’à 70 km/h. Le nouveau modèle de 2CV profite d’un embrayage centrifuge qui évite au conducteur de débrayer pour éviter de caler dans les circulations. La version fourgonnette AZU est également sortie la même année. L’embrayage centrifuge passe aux oubliettes, car il gênait la conduite en campagne.
D’autres modèles de la voiture ont été conçus durant ses années de carrière, notamment la version Charleston que le président François Mitterrand lui-même a conduite. Citroën proposait aussi des versions haut de gamme de son véhicule, comme la 6 et la version 4×4 qui sont sorties en 1958. La « Dodoche » s’est même déclinée en un modèle plus luxueux avec la 2CV AZAM et la 2CV AZ déjà dotée d’un système de dégivrage du pare-brise. Le constructeur a lancé ces voitures dans les années 60.
Citroën a également commercialisé près de 1800 exemplaires de la 2CV SPOT, qui se basait sur les dessins de l’artiste Serge Gevin.
Une voiture vieillissante à partir de l’année 1980
Les ventes de la 2CV de Citroën ont fortement baissé durant les années 80. La voiture était accusée de ne pas respecter les normes environnementales et de sécurité. Le design de la carrosserie de la 2CV commençait à lasser les consommateurs européens, qui l’ont peu à peu délaissée pour d’autres marques de voitures, comme Fiat ou une berline.
La production de la 2CV a cessé le 27 juillet 1990. Le modèle Charleston gris était le dernier à sortir des usines de fabrication. Cet événement a été couvert par les journalistes et a marqué un tournant dans l’histoire de l’industrie automobile. Elle reste toutefois une voiture de collection qui a marqué l’histoire. Son prix peut rapidement monter lors des ventes aux enchères. La plus chère connue à ce jour affiche un prix de 120 000 euros sans les frais.
VOIR AUSSI : Une Peugeot 104 ZS en parfait état mise en vente avec 800 km au compteur !
La Citroën 2CV est aussi une vedette du cinéma
La 2CV est devenue encore plus populaire grâce à sa présence sur grand écran. Dans le film Les Diaboliques, sorti en 1952, sa version fourgonnette apparait dans quelques scènes. On peut également apercevoir la voiture dans des images des Amants en 1958, ainsi que dans l’une des scènes cultes du Corniaud. Même Brigitte Bardot a conduit une 2CV dans le film La Bride sur le cou en 1961.
Cette petite voiture est une véritable vedette en France, en Belgique et dans le monde entier en apparaissant dans de grands titres du cinéma tels qu’Apocalypse Now, Full Metal Jacket, Good Morning Vietnam ou encore American Graffiti. Elle a même fait une apparition dans la franchise James Bond, que vous verrez dans la scène suivante.
La Citroën 2CV désormais une voiture de collection
Aujourd’hui, peu de personnes circulent encore en 2CV. Cependant, les collectionneurs de voitures anciennes continuent de perpétuer l’image de cette voiture mythique. Les amateurs de 2CV se rassemblent chaque année pour présenter leurs petits bijoux mécaniques. La petite anecdote est que une version moderne de cette voiture a failli remplacer la fameuse Citroën Ami.