C’est un fait, les constructeurs automobiles chinois se démocratisent peu à peu sur le marché européen des voitures électriques. Pour faire face à cette situation, Stellantis a noué un partenariat stratégique avec la start-up chinoise, Leapmotor. Par le biais de cette alliance, les deux marques entendent commercialiser des modèles 100 % électriques de Leapmotor partout dans le monde. Elles vont commencer par l’Europe, dès le mois de septembre 2024, avant d’attaquer d’autres régions. Tout porte à croire que cette collaboration pourrait bien bouleverser le segment des véhicules « propres » low cost.
Sommaire :
Une alliance née en octobre 2023
Fondé en 2015, Leapmotor est l’un des acteurs majeurs dans le secteur des VE en Chine. Il est reconnu pour ses innovations technologiques, notamment dans les batteries et dans les systèmes de conduite autonome. Stellantis dispose, quant à lui, d’un portefeuille de marques prestigieuses et d’un réseau de distribution mondial.
À l’origine, Stellantis ralentissait ses activités en Chine après avoir connu plusieurs difficultés sur ce marché très compétitif. Les constructeurs chinois débarquent petit à petit sur le territoire européen pour vendre des voitures électriques à la fois innovant et abordables. Le groupe dirigé par Carlos Tavares décide donc de revoir sa stratégie.
En octobre 2023, la firme multinationale franco-italo-américaine a annoncé une nouvelle surprenante. Elle a investi 1,5 milliard d’euros pour acheter environ 21 % du capital de Leapmotor. Selon les termes de cet accord, cette participation est « équivalente à celle de Jiangming Zhu », le fondateur et actuel PDG de Leapmotor.
Ce rapprochement répondait à un double enjeu pour le groupe formé de la fusion de PSA et de Fiat Chrysler Automobiles. D’une part, il peut se positionner sur le segment en plein essor des véhicules électriques low cost. Sur ce créneau, les constructeurs chinois comme BYD font désormais figure de menace sur le territoire européen. D’autre part, ce partenariat lui donnera une nouvelle occasion de rebondir après l’échec de sa stratégie sur le marché chinois.
Vendre des modèles électriques chinois, mais en concession Stellantis
L’accord initial prévoyait déjà la création d’une coentreprise dédiée à l’exportation, la vente et la fabrication des produits Leapmotor hors de la Chine. Une conférence de presse a eu lieu le 14 mai 2024 à Hangzhou pour annoncer cette structure.Elle prend le nom de « Leapmotor International ». C’est Stellantis qui va la diriger, étant donné que le groupe détient désormais 51 % des parts.
Grâce à ce partenariat, la start-up chinoise profitera du vaste réseau de vente et de distribution de Stellantis. Elle pourra ainsi lancer largement ses voitures entièrement électriques, non seulement en Europe, mais aussi ailleurs dans le monde. De son côté, le géant de l’automobile européen compte tirer le meilleur parti de cette alliance pour proposer des VE à petits prix. Comme l’a dit Carlos Tavares, le but est de « ne pas laisser le marché des voitures électriques à moins de 20 000 euros aux mains des Chinois. »
Cette coentreprise veut clairement devenir incontournable sur le segment des modèles électriques abordables. Ainsi, même les familles de la classe moyenne pourront en profiter de cette mobilité durable.
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Jusqu’à 500 distributeurs à travers l’Europe d’ici 2026
Cette conquête des marchés européens commencera dès la rentrée 2024. Au début, 9 pays seront concernés : la France, l’Italie, l’Allemagne, les Pays-Bas, l’Espagne, le Portugal, la Belgique, la Grèce et la Roumanie. Leapmotor International semble avoir fait le bon choix avec ces nations. En effet, la demande pour les véhicules électriques pas chers y est déjà bien établie.
Pour bien se lancer sur ces marchés stratégiques, la coentreprise pourra compter sur pas moins de 200 points de vente. Dès le lancement, les premiers modèles Leapmotor seront proposés à la fois dans les concessions Stellantis, mais aussi dans les showrooms Stellantis&You. Les marques comme Peugeot, Fiat, Citroën et Opel participeront aussi à cette implantation.
L’expansion de Leapmotor se poursuivra au quatrième trimestre de 2024 dans d’autres régions stratégiques. L’Inde, l’Asie-Pacifique, le Moyen-Orient, l’Afrique et l’Amérique du Sud accueilleront à leurs tours les modèles abordables issus de cette alliance.
La coentreprise Stellantis-Leapmotor ne compte pas s’arrêter là. D’ici la fin de 2026, leur objectif est d’avoir jusqu’à 500 points de vente en Europe. Leur ambition est de proposer aux consommateurs une large gamme de voitures électriques, mais à des prix très. Ce vaste réseau de distribution permettra de répondre à la demande croissante pour les véhicules électriques. En outre, ce partenariat veut assurer un service après-vente de qualité, partout dans le monde.
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Deux modèles à la rentrée 2024, 6 modèles d’ici 2027
Pour asseoir sa présence en Europe, Leapmotor mise sur deux modèles phares, susceptibles de séduire tout automobiliste. Le premier modèle est une citadine, baptisée T03, déjà vendue en Chine. Avec son autonomie raisonnable de 265 km et un prix très agressif, elle devrait bien se vendre chez nous.
Un distributeur indépendant a déjà importé cette voiture chinoise en France et l’affiche autour de 23 500 euros. Cependant, avec Stellantis, ce coût devrait encore baisser pour défier la Dacia Spring. Cette dernière n’est autre que la référence des citadines électriques low cost, issue du groupe Renault.
En ce qui concerne le deuxième modèle à arriver en Europe, il s’agit d’un SUV compact répondant au nom de C10. Il propose une autonomie de 420 km, prêt à rivaliser avec le Tesla Model Y sur segment des SUV électriques abordables.
Stellantis et Leapmotor prévoient également de lancer, au moins, une nouvelle voiture par an jusqu’en 2027 à l’échelle internationale. En 2025, un SUV compact complètera la gamme Leapmotor, tandis qu’en 2026, ce sera au tour d’une berline électrique. Puis en 2027 arriveront deux autres véhicules. On table sur une citadine pour remplacer la T03 et un autre petit SUV destinés aux jeunes ménages. Les deux marques entendent suivre l’évolution constante du marché.
Production locale pour bénéficier du bonus écologique en France
Au début, les premières voitures Leapmotor qui arriveront en Europe seront directement importées de Chine. C’est Stellantis qui va s’en charger. Le groupe franco-italo-américaine envisage déjà de produire une partie des modèles sur le Vieux Continent. C’est sans doute un choix stratégique qui permettrait aux VE de bénéficier des aides gouvernementales réservées aux modèles fabriqués localement.
Petit rappel, pour défendre l’industrie automobile européenne face à la concurrence asiatique et américaine, la France impose des critères stricts. Seules les voitures avec un score d’environnement minimal ont droit au bonus écologique.
Selon les informations, l’usine polonaise de Tychy pourrait accueillir la production de la citadine T03. C’est aussi là que le SUV électrique Jeep Avenger est assemblé. Si cette délocalisation se confirme, ce modèle deviendrait éligible à la prime française. Et c’est bénéfique autant pour les deux marques que pour les familles modestes.
« Rien n’est encore décidé, nous étudions plusieurs scénarios selon les critères de compétitivité », a toutefois nuancé Carlos Tavares. Cette affirmation suggère que d’autres usines Stellantis en Europe pourront produire les véhicules Leapmotor.
En résumé, l’alliance Stellantis-Leapmotor est une grande avancée pour le marché des voitures électriques sur le Vieux Continent. Vous pourrez bientôt trouver toute une gamme de voitures électriques innovantes et pas chères, chez les vendeurs Stellantis près de chez vous.
En vidéo l’introduction de Leapmotor-Stellantis :