Quand on pense aux supercars, immédiatement, les noms qui viennent à l’esprit sont Ferrari, Lamborghini ou Porsche. Pourtant, il existe bel et bien une voiture qui a bousculé ce club fermé dans les années 90 : la Honda NSX. Lancée en 1990 et produite jusqu’en 2005, ce supercar japonais a marqué son époque par son approche innovante et sa technologie de pointe. Il est conçu pour rivaliser avec les meilleurs modèles européens, notamment grâce à l’implication d’Ayrton Senna dans son développement. Zoom sur l’histoire fascinante de ce bolide qui a redéfini les standards de l’industrie automobile.
Sommaire :
Origine et histoire de la Honda NSX
Contexte de développement
L’idée de la Honda NSX naît dans les années 1980, à une époque où les supercars comme la Ferrari F40 et la Porsche 959 font rêver les passionnés. Fort de sa domination en Formule 1, Honda décide alors de mettre son expertise à profit pour concevoir une voiture de sport. Toutefois, celle-ci sera capable de rivaliser avec les meilleures Européennes, tout en conservant la fiabilité qui fait la réputation de la marque.
Le projet démarre en 1984 avec le prototype HP-X (Honda Pininfarina eXperimental). Il n’est autre que le fruit d’une collaboration avec le célèbre carrossier italien Pininfarina, comme son nom l’indique déjà. Ce concept introduit les éléments clés de la future NSX, tels que le châssis monocoque en aluminium et le moteur en position centrale.
En 1985, le développement s’accélère sous la direction de Ken Okuyama, responsable du design, et de Shigeru Uehara, chargé de la conception technique. Ensemble, ils donnent vie à une voiture d’exception qui marquera l’histoire de Honda.
L’implication d’Ayrton Senna dans le développement du supercar
Lors des essais sur le circuit de Suzuka en 1989, Ayrton Senna est invité à piloter le prototype de la NSX. Après quelques tours à grande vitesse, sa première impression est sévère. Le triple champion du monde de Formule 1 trouve le châssis trop souple pour une voiture qui se veut sportive. Connu pour son exigence et son sens aigu de la performance, Senna recommande alors de renforcer la rigidité du châssis.
Honda prend ses commentaires très au sérieux. Pendant huit mois, les ingénieurs travaillent sans relâche pour augmenter la rigidité du châssis de 50 % sans alourdir la voiture. Une fois la version finale prête, Ayrton Senna revient pour un dernier essai sur le circuit de Suzuka. Cette fois, il semble nettement plus satisfait, décrivant la Honda NSX comme plus précise et stable, à la hauteur d’un véritable supercar.
Un lancement qui fait sensation
Lorsque la NSX est dévoilée au Salon de Chicago en 1989, elle suscite immédiatement l’admiration. Honda propose enfin un hypercar qui allie des performances de haut niveau à une fiabilité sans faille, une combinaison rare pour l’époque.
Sa commercialisation débute en 1990, marquant un tournant non seulement pour le constructeur, mais aussi pour l’industrie automobile. Le magazine Road & Track la qualifie même de « véritable supercar » en soulignant son équilibre parfait entre performance, confort et technologie.
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Design extérieur et intérieur
Comme on l’a dit plus haut, le design de la NSX est l’œuvre de Ken Okuyama. Il s’est inspiré du concept MG EX-E, présenté en 1985. L’hypercar se distingue par son profil bas et sa silhouette élancée. Son aérodynamique soigneusement travaillée intègre harmonieusement des éléments comme l’aileron arrière à la carrosserie.
À l’avant, les phares escamotables (sur les premiers modèles) donnent à la NSX un regard unique. À l’avant, les phares escamotables des premiers modèles ajoutent une touche unique au style de la NSX. Les prises d’air latérales, élégamment intégrées le long des portières, ne se contentent pas d’enrichir l’esthétique ; elles jouent un rôle essentiel dans le refroidissement du moteur.
L’intérieur, quant à lui, surprend par son confort et son ergonomie. Contrairement à de nombreux supercars de l’époque, l’habitacle offre un espace généreux et une position de conduite optimisée. Inspiré des cockpits d’avions de chasse, le tableau de bord met toutes les commandes à portée de main. Ainsi, on bénéficiera d’une expérience de conduite immersive et agréable.
Motorisations et performances
La Honda NSX originale des années 1990 est propulsée par un V6 de 3,0 litres, doté du célèbre système VTEC. Ce moteur aux bielles en titane développe une puissance de 274 ch à 7 300 tr/min. Il est notamment conçu pour atteindre des régimes élevés, tout en offrant une réponse rapide et linéaire. Couplé à une boîte manuelle à 5 vitesses ou automatique à 4 rapports, il permet au supercar d’atteindre 100 km/h en 5,9 secondes. Sa vitesse maximale est de 266 km/h.
En 1997, la NSX reçoit un moteur 3,2 litres, associés à une boîte manuelle à 6 vitesses. Plus puissant, ce nouveau bloc produit une puissance de 294 ch pour un couple de 304 Nm. Le châssis, retravaillé pour plus de rigidité, voit son poids réduit de 210 à 208 kg. Ces améliorations maintiennent la compétitivité de l’hypercar japonais face à une concurrence croissante.
Grâce à une répartition de masse équilibrée (48 % à l’avant, 52 % à l’arrière) et des suspensions à double triangulation, la NSX affiche une tenue de route exceptionnelle. Sa direction précise et ses suspensions, développées avec l’aide d’Ayrton Senna, rendent la voiture agile et stable, même à haute vitesse. Cependant, malgré ses qualités dynamiques, le freinage, assuré par des disques ventilés de 282 mm, manque parfois de mordant. C’est d’ailleurs l’un des rares points faibles de ce modèle.
Ci-dessous, la vidéo avec Ayrton Senna au volant de la NSX sur le circuit de Suzuka :
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Les différentes déclinaisons de la NSX N1
Tout au long de sa carrière, la NSX a évolué à travers différentes versions, chacune apportant son lot de nouveautés. Le modèle standard a régulièrement bénéficié de mises à jour, tant au niveau du moteur que de la transmission.
Parmi les déclinaisons les plus remarquables, on retrouve la NSX-R, introduite en 1992. Conçue pour les puristes, cette version allégée se caractérisait par une approche plus radicale de la performance. Elle a été relancée en 2002 avec encore plus de dynamisme, se distinguant par un intérieur rouge, des sièges baquets Recaro, et un volant Momo, soulignant son orientation sportive.
En 1995, Honda a présenté la NSX-T, une version Targa avec toit amovible, qui est rapidement devenue le modèle standard aux États-Unis. Deux ans plus tard, les versions Type S et Type S Zero ont été introduites. Elles offraient un compromis entre confort et sportivité, le Type S Zero étant le plus extrême. Elle se débarrassait de la climatisation, de l’air conditionné et des airbags, réduisant ainsi son poids de 96 kg. Ces variantes, exclusivement disponibles au Japon, sont aujourd’hui très recherchées par les collectionneurs.
En 1999, Honda a lancé une édition limitée appelée Alex Zanardi Édition, en hommage au double champion CART italien. Enfin, la NSX-R GT, produite à seulement cinq exemplaires, a été conçue pour répondre aux normes d’homologation du Super GT, avec un kit carrosserie agressif et une aérodynamique optimisée.
La NSX Type R en compétition
La Honda NSX a fait ses débuts en compétition aux 24 Heures du Mans en 1994, où elle a rapidement démontré sa fiabilité. En 1995, elle remporte la catégorie GT2, confirmant son potentiel sur circuit. Par la suite, le constructeur japonais a engagé la NSX en Super GT, remportant plusieurs victoires dans les catégories GT300 et GT500. Sa participation en compétition a permis de prouver la robustesse et l’efficacité de son châssis en aluminium. Il en va de même pour la fiabilité de son moteur V6.
Pour répondre aux exigences des compétitions, la NSX a subi plusieurs modifications. On parle ici du passage à un châssis tubulaire en carbone et de l’installation d’un moteur en position longitudinale pour un meilleur équilibre. Ces améliorations ont permis à la NSX de rester compétitive face à des adversaires redoutables. Pour n’en citer que quelques-unes, il y a les Nissan Skyline GT-R et les Toyota Supra GT. Malgré son retrait en 2009, la NSX reste une référence dans le monde du sport automobile japonais.
Concurrence et prix actuel sur le marché d’occasion
À sa sortie, la NSX s’est retrouvée face à des adversaires redoutables comme la Ferrari 348 et la Porsche 911. Bien que ses performances soient comparables, elle manquait de prestige face aux marques européennes. Son prix, jugé élevé pour une voiture japonaise, a également limité son succès sur le marché européen. En revanche, aux États-Unis, son excellent rapport qualité/prix et sa fiabilité ont séduit de nombreux acheteurs.
Aujourd’hui, la NSX est une pièce de collection très convoitée. Les modèles bien conservés se négocient entre 100 000 et 200 000 euros, selon leur version et leur année. Les éditions limitées, comme la NSX-R et la NSX-R GT, atteignent des prix encore plus élevés. Leur rareté et leur histoire en font des joyaux très recherchés.
La Honda NSX est désormais considérée comme l’un des supercars emblématiques des années 1990. Son design innovant, ses exploits en compétition, et son statut de véhicule culte lui ont valu une place particulière dans le cœur des passionnés. Les modèles Type R, notamment, continuent de prendre de la valeur, témoignant de l’impact durable de ce supercar unique.
Ci-dessous, l’histoire comment la NSX devient la supercar la plus accessible sur le marché :